
Trois légendes africaines redonnent vie au football sur la terre des batailles
Il y a de ces jours où le football dépasse le simple cadre du jeu. Parfois, les vibrations d’un ballon qui roule sur une pelouse portent en elles l’histoire, la mémoire et l’espoir. A Mogadiscio, capitale somalienne, c’était un de ces moments suspendus. Sous le ciel brûlant de la Somalie, Samuel Eto’o, Emmanuel Adebayor et Jay-Jay Okocha ont fait leur entrée dans un stade qui, autrefois, faisait battre le cœur d’une nation. Une apparition tant attendue, tant espérée par un peuple privé de sa joie footballistique.
Un stade ressuscité après un passé déplorable
Lorsqu’il fut inauguré en 1977, le stade de Mogadiscio était un symbole de grandeur, un bijou architectural qui reflétait la fierté d’un peuple passionné de football. Mais la guerre, féroce et interminable, a fait taire cette effervescence au fil des ans. Les chants se sont évanouis, les gradins ont été désertés, et les ballons ont cessé de rebondir. Avec la guerre civile qui ravage la Somalie depuis 1991, le stade s’est retrouvé au cœur des batailles, devenant successivement une forteresse du groupe terroriste Al-Shabab, un refuge pour factions armées et une cicatrice à ciel ouvert. Ce n’est qu’en 2015, sous l’impulsion du gouvernement et de la Fédération Somalienne de Football que l’enceinte a pu renaître, reconstruite brique après brique, espoir après espoir. Pour la première fois depuis des décennies, des joueurs étrangers foulent à nouveau cette pelouse.
Le retour des rois, un rendez-vous avec l’histoire
Invités pour cet événement historique, Samuel Eto’o, Emmanuel Adebayor et Jay-Jay Okocha ont répondu présents. Leurs silhouettes familières, leurs sourires éclatants, et leur amour du jeu ont transformé cet après-midi en une célébration d’envergure nationale. Devant un public en effervescence, les légendes n’ont pas seulement joué au football, elles ont réanimé la mémoire du stade.
Sous d’interminables ovations à couper le souffle, Eto’o retrouvait sa vivacité, Adebayor rappelait la puissance de son jeu, et Okocha, éternel magicien, enchaînait des gestes techniques sur le terrain, défiant le temps. Durant 40 minutes, l’équipe des légendes africaines s’est imposée 8 buts 4 face aux légendes somaliennes. Eto’o, Adebayor et Okocha ont inscrit chacun un but, comme un signe du destin. Mais ce match était plus qu’une rencontre amicale, c’était un dernier éclat d’or sur cette terre meurtrie.
Un pays qui rêve à nouveau
Alors que la poussière soulevée par les courses s’est déposée doucement sur la pelouse, alors que les acclamations s’estompent, la Somalie se remet à rêver une nouvelle fois. Ce match hautement médiatisé devient un message que la Fédération somalienne veut adresser à la CAF. L’heure est venue de permettre aux Ocean Stars de rejouer sur leur terre.
Depuis 1986, aucune rencontre internationale ne s’est tenue sur le sol somalien. Mais aujourd’hui, avec la passion d’un peuple, la résilience d’un pays, et le soutien des légendes, le football pourrait bien retrouver son royaume à Mogadiscio. Peut-être que dans les années à venir, les étoiles ne seront plus exilées. Elles brilleront à nouveau dans cette enceinte où tant d’histoires ont été écrites.