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Regragui dévoile la complexité de son poste au Maroc
Le Maroc est l’une des plus grandes nations de football en Afrique. Son histoire, son palmarès et ses exploits sur les scènes continentale et internationale parlent pour lui. A ce jour, les Lions de l’Atlas disposent d’un effectif talentueux avec des joueurs évoluant dans les clubs de haut standing. Cette pléthore de grands joueurs constitue en vrai, un mal de tête permanent pour le sélectionneur qui a décrié toute la difficulté autour d’un groupe aussi complexe.
‘’ Le Maroc est la sélection la plus difficile à gérer dans le monde ‘’
Les demi-finalistes de la dernière Coupe du Monde sont les grands favoris de leur prochaine CAN à domicile. Évidemment, sur le papier, les joueurs qui pourraient prendre part à l’aventure sont de classe mondiale. Mais c’est justement à ce niveau que les déboires se multiplient puisque cette masse talentueuse est dispersée dans tous les horizons du monde entier. Les binationaux provenant de plusieurs pays européens rendent cette sélection œcuménique, devenant ainsi un énorme défi pour le sélectionneur. Walid Regragui n’a pas fait économie de vérité face aux médias en ce qui concerne la gestion pénible d’un groupe pareil, quoique séduisant de loin. « Le Maroc, on est vraiment une sélection spéciale. Les gens peuvent parler ou critiquer, la réalité, c’est que le Maroc est la sélection la plus difficile à gérer dans le monde. Moi, quand je coache, je coache des Marocains d’abord. C’est ce que je leur dis quand ils viennent. Je fais toutes mes causeries, d’abord, en Darija. Même si ma Darija n’est pas parfaite. Je fais ça pour qu’on ait un socle commun, après, par le biais des traductions ou autre, on fait passer les messages. » confie le technicien marocain.
Un discours pour un joueur, un drapeau pour tous les jours
La sélection marocaine est le point de chute de plusieurs joueurs natifs de plusieurs pays de part le monde. De la France en Belgique passant par l’Italie, l’Espagne ou la Norvège, les lions de l’Atlas sont représentés partout. Ce côté multiculturel de l’équipe la rend unique en son genre mais reste accompagné de l’attention aiguë qui va avec. A ce sujet, Regragui explique : « On a une double culture. On a une diaspora qui est partout dans le monde, contrairement à d’autres pays. Nous, on a des Marocains issus d’Espagne, de France, de Belgique, des Pays-Bas, d’Allemagne, d’Italie. Et dans les catégories de jeunes, on commence même à avoir des Marocains venant d’Angleterre. On a Sahraoui qui vient de Norvège. Et toute cette double culture, c’est une force, mais en même temps, chacun a sa culture propre. »
Cette situation culturelle pousse les dirigeants de l’équipe marocaine à veiller aux grains et à se fondre dans les spécificités de la culture de chaque joueur afin d’en faire un groupe cohérent, visant prioritairement le Maroc. « Alors oui, le socle est Marocain, mais ils ont quand même été éduqués différemment. Ils ont, chacun, grandi dans une mentalité différente. Un Espagnol, ce n’est pas un Français, un Français, ce n’est pas Néerlandophone, un Italien, ce n’est pas un Norvégien. Et dans tout ça, moi, mon métier, c’est de leur faire comprendre que le Maroc est la priorité et qu’ils sont là pour défendre ce drapeau, peu importe d’où ils viennent. », précise le technicien. Bien que l’objectif principal soit de défendre bec et ongles les couleurs du Maroc, le Sélectionneur révèle que gérer une équipe pareille est moins beau qu’on ne le croirait. Mais l’amour et la fierté des joueurs à porter le maillot vert et rouge fait de son exercice, un réel plaisir.