Entre réalisme et optimisme, Clémentine Touré encense le football féminin

Ancienne internationale ivoirienne, sacrée championne d’Afrique en 2008 avec la Guinée Équatoriale et aujourd’hui membre des commissions techniques de la CAF et de la FIFA, Clémentine Touré partage ses impressions sur la CAN féminine au Maroc et l’évolution du football féminin sur le continent.

Un tournoi qui suscite l’enthousiasme

Quelques jours avant le coup d’envoi, Touré avait déjà remarqué une effervescence palpable autour de la compétition : « Je suis arrivée sur place quelques jours avant et il y a de l’intérêt pour ce tournoi. Les gens en parlent, les médias également. ». Avec des villes comme Casablanca, Rabat, Berkane, Mohammedia et Oujda mobilisées, l’atmosphère s’annonce festive. L’édition 2022, déjà accueillie par le Maroc, avait réuni près de 50 000 spectateurs pour la finale. « Je pense que nous aurons encore une fois une très belle CAN, avec des favoris comme l’Afrique du Sud, le Maroc, le Nigeria. », confie l’ancienne joueuse tricolore.

Un continent en pleine montée en puissance

« En Afrique, il y a eu des progrès spectaculaires pour le foot féminin. Cela signifie que des femmes gagnent leur vie grâce à leur passion. Bien sûr, les salaires sont parfois modestes, mais c’est un pas en avant important. », affirme Touré. Sur les 54 fédérations africaines, 47 ont une sélection senior féminine et 49 organisent un championnat, certains étant désormais professionnels.

La confédération met en œuvre plusieurs leviers pour faire grandir la discipline : compétitions féminines régionales, Ligue des Champions, formation des jeunes, programmes scolaires.

La professionnalisation s’étend aussi aux arbitres, aux techniciens et aux administrateurs. « L’accent est mis sur la détection et la formation. Nous sommes sur la bonne voie. Cela prend forcément du temps, mais les fondations sont là. », confie l’ex-championne d’Afrique avec beaucoup d’espoir.

Le soutien des États : une pierre angulaire

Les fédérations africaines dépendent souvent des budgets publics, en complément des subventions de la CAF et de la FIFA. Seuls les États ont la capacité de transformer les infrastructures et soutenir durablement la discipline. Malgré les avancées, les barrières culturelles persistent dans certaines régions. Mais Touré voit dans le football féminin, un levier d’émancipation avant d’en venir aux conclusions optimistes : « Dans un même pays, la pratique du football par les femmes peut être encouragée ou assez mal perçue. Le football peut permettre à des femmes de gagner de l’argent, d’aider leurs familles. Il faudra dans certains cas du temps pour faire évoluer des mentalités, mais je suis optimiste »

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