Kaba Diawara porte plainte contre la fédération
Le football guinéen traverse une nouvelle tempête. Kaba Diawara, ancien sélectionneur du Syli National, a déposé une plainte contre la Fédération Guinéenne de Football (FGF) auprès de la FIFA, réclamant une indemnisation estimée à 100 millions de FCFA (environ 152 000 euros).
Évincé en août 2024 après des résultats décevants, l’ex-coach pointe du doigt une rupture abusive de son contrat. Il dénonce également une gestion chaotique par la FGF, marquée par des tensions internes et des primes impayées.
L’éviction surprenante de Kaba Diawara
« J’étais en vacances quand le président m’a appelé. Il m’a dit : On stoppe la mission. Il a salué mon travail, mais m’a fait comprendre que plusieurs membres de la fédération avaient décidé de mettre fin à notre collaboration. J’ai répondu : Ok, on ne va pas faire d’histoire, mais il faudra assumer », avait déjà révélé Diawara Diawara détaillant le moment où il a appris son licenciement.
Nommé en octobre 2021, le coach avait pour mission de qualifier la Guinée pour la Coupe du Monde 2026. Sans oublier que l’équipe devait briller à la CAN 2025. Mais après une élimination en huitièmes de finale de la CAN 2023 (défaite 3-1 contre le Sénégal) et une campagne qualificative pour le Mondial en demi-teinte (4e du groupe G avec 6 points en 6 matchs), la FGF, dirigée par Bouba Sampil, décide de s’en séparer en août 2024.
L’ancien attaquant d’Arsenal (1998-1999) dénonce une rupture unilatérale de son contrat, qui courait jusqu’en décembre 2025. À cela s’ajoutent des arriérés financiers : primes de match non versées et engagements contractuels ignorés. Face au silence de la FGF, Diawara a saisi la FIFA, réclamant 100 millions de FCFA pour indemnités de licenciement et préjudice subi.
Tensions internes et primes impayées
Le limogeage de Kaba Diawara n’est que la partie émergée de l’iceberg. La goutte d’eau ? La gestion désastreuse des primes des joueurs lors des éliminatoires du Mondial 2026. En juin 2024, avant un match crucial contre le Mozambique (défaite 1-0), des retards de paiement avaient provoqué une grogne au sein du Syli, impactant le moral et les performances.
Ces tensions financières, récurrentes dans le football africain, ont exacerbé son conflit avec la fédération. Pour l’ex-coach, ces dysfonctionnements justifient sa plainte : il accuse la FGF de « mauvaise gestion » et d’avoir rompu leur accord sans motif valable.
Les 100 millions de FCFA réclamés par Kaba Diawara restent sujets à débat. Ni la FGF ni l’entourage du coach n’ont confirmé ce chiffre, laissant planer le doute. La FIFA, saisie du dossier, devra trancher sur la base des clauses du contrat et des preuves fournies par les deux parties.
Pour la FGF, cette plainte est un coup dur. Déjà critiquée pour sa gestion opaque, elle risque une sanction financière ou une injonction de paiement, comme ce fut le cas pour d’autres fédérations (ex. : Zambie avec Hervé Renard).
