Jim Allevinah : le Gabon dans la peau, la Coupe du Monde en ligne de mire
Jim Allevinah, c’est l’histoire d’un joueur qui n’a jamais lâché. De la quatrième division française aux pelouses de Ligue 1, en passant par des petits boulots loin des projecteurs du football, l’ailier d’Angers a tout connu avant de s’imposer comme l’un des visages forts du Gabon. Et aujourd’hui, il veut emmener les Panthères là où elles ne sont jamais allées : à la Coupe du Monde.
Un destin écrit en pointillés
Il y a six ans, Allevinah faisait ses premiers pas avec le Gabon. Le 23 mars 2019, il débarque sur la pelouse du Burundi pour une rencontre de qualification à la CAN 2021. Un moment fondateur pour un joueur qui, à l’époque, évolue encore en National 2, bien loin des strass et paillettes du football de haut niveau.
« J’étais comme un mort de faim« , se souvient-il. « J’arrivais en sélection avec des joueurs comme Aubameyang et Bouanga, alors que moi, j’étais encore amateur. » Cette première convocation agit comme un électrochoc. Quelques mois plus tard, il signe son premier contrat professionnel avec Clermont et entame son ascension vers l’élite.
Le chemin de l’ombre à la lumière
Mais son parcours n’a rien d’un conte de fées linéaire. Écarté des centres de formation en France, il doit multiplier les essais et les petits boulots pour vivre. Ouvrier en usine, surveillant scolaire, serveur… « Ça forge une mentalité« , lâche-t-il. « Quand tu travailles des heures pour un petit salaire, tu comprends la valeur de l’argent et tu te bats encore plus fort pour réaliser ton rêve. »
Convaincu qu’il deviendrait pro, il a gardé son ambition pour lui. « Même mes parents ne savaient pas que je voulais tenter ma chance dans le foot. Je le gardais pour moi, comme un secret. » Un secret devenu réalité.
L’un des visages des Panthères
Avec 26 sélections, Allevinah est aujourd’hui un cadre du Gabon. S’il manque parfois des rassemblements à cause de blessures, il reste un élément incontournable. « La sélection, c’est une grande famille. Quand je suis là, je suis heureux. On sent qu’on progresse ensemble. »
Et le progrès se mesure aussi en chiffres. Deuxième du Groupe F après quatre journées, à un point seulement de la Côte d’Ivoire, le Gabon est en position idéale pour rêver d’une première Coupe du Monde. La confrontation retour face aux Éléphants s’annonce comme un tournant. « Ce sont les champions d’Afrique, une des meilleures équipes du continent. Mais au match aller, on a manqué d’efficacité (défaite 1-0). Leur gardien Yahia Fofana nous a dégoûtés. Chez nous, ce sera différent. »
L’histoire à écrire
Le Gabon n’a jamais disputé un Mondial, mais Jim Allevinah et ses coéquipiers savent qu’ils tiennent une opportunité rare. « On joue pour tout un pays, on sent les attentes. C’est une responsabilité énorme, mais c’est aussi une source de motivation. On veut marquer l’histoire. »
