L’épopée continue pour quatre géants.

Entre renversement spectaculaires et qualifications historiques, les quarts de finale retour de la Coupe CAF ont tenu toutes leurs promesses. Berkane, Stellenbosch, CS Constantine et Simba SC s’invitent dans le dernier carré, chacun au terme d’un scénario fou. Pendant ce temps, l’ASEC Mimosas et l’USM Alger quittent la scène, après des combats aussi intenses que douloureux.

Berkane, la constance d’un géant silencieux

Le rêve de l’ASEC Mimosas s’est éteint ce mercredi à Berkane. Battus à l’aller sur la plus petite des marges (0-1) à Abidjan, les Ivoiriens espéraient renverser la vapeur. Mais c’était sans compter sur la solidité de la RS Berkane, impériale à domicile. Devant un public en fusion au stade municipal, les Marocains ont une nouvelle fois fait parler leur expérience continentale. Le but libérateur est venu d’Oussama Lamlioui à la 76e minute, et offre un succès maîtrisé (1-0) et une qualification logique avec un score cumulé de 2-0. Pour la deuxième année consécutive, le club marocain atteint les demi-finales, et au même moment prolonge son impressionnante série d’invincibilité à 33 matchs. En face, l’ASEC, malgré un collectif courageux, n’a pas trouvé la faille. Une élimination au goût amer, mais révélatrice des limites actuelles du club ivoirien face aux cadors du continent. La RS Berkane s’impose ainsi, sans bruit mais avec autorité, comme un sérieux prétendant au sacre final. Sa régularité, sa rigueur tactique et son sang-froid dans les moments clés en font une valeur sûre de la compétition.

USMA – CSC : le choc algérien, la tragédie d’un rendez-vous manqué

Dans l’autre quart de finale, plus électrique encore, l’USM Alger et le CS Constantine se sont livrés une bataille fratricide au stade du 5 Juillet 1962. À l’aller comme au retour, les deux formations algériennes se sont neutralisées (1-1). Tout s’est donc joué lors de la séance de tirs au but, théâtre cruel des désillusions. L’USMA, portée par l’espoir de retrouver la RS Berkane après le feuilleton diplomatique de l’an passé autour du maillot floqué de la carte du Maroc, a vu son rêve s’effondre. Pourtant, Adam Alilet avait ouvert la marque sur penalty dès la 25e minute, avant qu’Abdennour Belhocini ne remette les pendules à l’heure (56e). Aux tirs au but, le CS Constantine s’est montré plus lucide, transforme 4 tentatives contre 3. Un verdict implacable, qui envoie Constantine en demi-finales et condamne l’USMA à une amère élimination. Constantine, de son côté, tentera de passer l’ogre Berkane.

Stellenbosch, le conte de fées des Sud-Africains

Dans le chaudron du Stade international du Caire, Stellenbosch FC a écrit l’une des plus belles pages de son histoire. Tenus en échec à l’aller (0-0), les Sud-Africains ont su faire preuve de courage et de réalisme pour terrasser Zamalek, tenant du titre. Cette victoire 1-0 n’est pas un simple exploit : c’est une révolution pour un club aussi jeune sur la scène continentale. Dominateur mais inefficace, le Zamalek a été puni par la fraîcheur et l’audace des hommes de Steve Barker. L’instant magique survient à la 79e minute, lorsque Lesiba Nku, entré en jeu à la mi-temps, sert Sihle Nduli pour un but salvateur. Une action millimétrée qui scelle un exploit monumental. Stellenbosch devient ainsi le premier club sud-africain à atteindre ce stade de la compétition depuis plusieurs années. Une performance qui en dit long sur la progression du football sud-africain, souvent sous-estimé. Le cœur, la discipline et l’intelligence tactique des Stellies ont eu raison d’un Zamalek méconnaissable. Un triomphe à la saveur d’inédit, qui fera date dans les annales du football africain.

Simba rugit à nouveau : l’éclat d’un renversement historique

À Dar es Salaam, Simba SC a écrit un scénario fou face à Al Masry. Battus 2-0 à l’aller en Égypte, les Tanzaniens se retrouvaient dos au mur. Portés par un public incandescent au stade Benjamin Mkapa, ils ont livré une première période exceptionnelle. À la 22e minute, Elie Mpanzu sonne la révolte avec un tir croisé imparable. Dix minutes plus tard, Steven Mukwala s’élève plus haut que tout le monde pour inscrire le second but de la tête. Deux buts en une demi-heure, et la double confrontation est relancée. La seconde mi-temps sera plus équilibrée, marquée par la tension et l’intervention décisive de la VAR, qui annule un penalty en faveur de Simba. Mais c’est aux tirs au but que tout se joue. Froids, précis, les Tanzaniens enchaînent quatre réalisations parfaites, contre une seule réussie côté égyptien. Simba retrouve les demi-finales. Portés par la passion de leur peuple, les Tanzaniens ont rappelé que, dans le football, rien n’est jamais perdu tant qu’il reste le dernier coup de sifflet.

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