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Crise à la Femafoot : Après le Cameroun, le Mali croque dans la pomme de discorde
Le football malien est en ébullition. Alors que le Cameroun fait déjà les gros titres avec ses propres conflits internes, une tempête tout aussi sérieuse secoue le Mali. Au cœur de cette agitation, un affrontement entre la Fédération Malienne de Football (FEMAFOOT) et le ministère des Sports, déclenché par une tentative gouvernementale d’examiner les finances de la fédération sur la période 2020-2024.
Tout a débuté lorsque le ministère a décidé de lancer un audit pour vérifier comment la FEMAFOOT a utilisé les fonds publics qui lui ont été alloués. Cette initiative fait écho à une récente affaire où la fédération a dû rendre 18 millions de francs CFA (environ 27 440 euros) à l’État après des dépenses jugées douteuses.
Cependant, la fédération a mis les pieds au mur : elle refuse net cette intrusion. Elle se défend en arguant que son argent vient surtout de la FIFA et de la CAF, et que le gouvernement n’a rien à y redire. Ce refus rouvre une vieille plaie, celle d’une gestion financière souvent mise en question par les observateurs locaux.
Que cache la FEMAFOOT ?
Le ministère a tenté un coup de force en exigeant le report de l’Assemblée générale de la FEMAFOOT, fixée au 28 février. La réponse ? Un texte cinglant publié mercredi 19 février 2025 par la fédération, qui clame haut et fort son indépendance. Elle accuse le Directeur National des Sports de manigancer dans l’ombre, le soupçonnant de vouloir imposer des figures proches du pouvoir à la tête du football malien.
« Votre jeu est trop visible, on devine qui tire les ficelles, » lâche la fédération. Elle ne compte pas céder et confirme son rendez-vous, s’abritant derrière les règles de la FIFA qui interdisent toute intervention étatique.
Vers une intervention de la FIFA ?
Le Mali se trouve à un carrefour. La FIFA pourrait bientôt entrer dans la danse pour protéger la FEMAFOOT, mais le ministère s’appuie sur une loi de 2017 qui légitime son droit de regard. Si la fédération perd cette bataille, cela pourrait fragiliser son fonctionnement et ses ambitions pour la CAN 2025. À l’inverse, une victoire renforcerait son pouvoir face à un État déterminé à imposer ses règles.
Ce conflit n’est pas isolé. Il fait écho à des luttes similaires dans d’autres pays, comme le Cameroun, où les fédérations et les gouvernements se disputent le contrôle du football. Au Mali, cette crise pourrait bien redessiner les lignes de pouvoir dans le sport national.