Conflit avec la FAF : Belmadi livre sa version et cherche une issue amiable

Resté discret depuis sa sortie par la petite porte après l’élimination des Fennecs en phase de groupes de la CAN 2023, Djamel Belmadi est enfin sorti de son silence. Dans une lettre ouverte, l’ancien sélectionneur national s’est adressé directement au peuple algérien, et donne une version personnelle et sans détour de son départ. Après deux échecs successifs dès le premier tour à la CAN, dont celui de 2021 en tant que tenant du titre, Belmadi a été évincé de ses fonctions sans réelle communication officielle. C’est dans ce contexte tendu qu’il revient, par cette lettre datée du 15 février, sur le manque de considération de la Fédération algérienne de football, et plus particulièrement sur le comportement de son président, Walid Sadi. Selon lui, son départ n’a été ni concerté ni respectueux. « Je n’ai, malheureusement, pas pu poursuivre ma mission et vous offrir cette consécration ultime (…) simplement via un banal tweet laconique diffusé sur les réseaux sociaux ! » déplore-t-il. L’ancien coach évoque une rupture unilatérale, brutale et sans égard, dans un passage empreint de frustration mais aussi de dignité. Cette tribune a été révélée par Shoot Africa, mais serait restée inédite à l’Agence presse service (APS), selon DZfoot.

Un départ amer et un appel à la sagesse ignoré

Le conflit entre Djamel Belmadi et la FAF ne se limite pas à la forme de son départ. Derrière la rupture brutale se cache un désaccord financier persistant. Toujours sous contrat jusqu’en 2025, l’ancien sélectionneur réclame 7,5 millions d’euros, alors que la FAF n’est disposée à lui accorder que trois mois de salaire. Dans sa lettre, Belmadi confie avoir tenté une sortie honorable, dans un esprit d’apaisement, mais sans succès. « Ainsi, j’ai tenté, à maintes reprises, de parvenir à une sage conciliation… en vain. Force est de constater que cela n’est absolument pas réciproque pour mes interlocuteurs successifs, et ce, peu importe le degré hiérarchique ou institutionnel auquel ils sont rattachés. » L’ancien milieu de terrain de l’OM évoque une série d’échanges restés lettre morte, et déplore l’attitude fermée de ses interlocuteurs au sein de la fédération. Malgré l’ampleur de la crise, Belmadi n’a jamais publiquement attaqué de manière frontale ses anciens dirigeants, préférant dénoncer les méthodes de manière générale, sans citer de noms. Ce ton mesuré mais ferme traduit une profonde déception, nourrie par une relation de plus en plus distante avec une institution qu’il a pourtant servie avec fierté et ambition pendant plusieurs années.

Belmadi tend la main une dernière fois à la FAF

Malgré les tensions et les incompréhensions, Djamel Belmadi ne ferme pas totalement la porte à une issue honorable. Dans la dernière partie de sa lettre, il relance une main tendue vers la FAF et les instances concernées. Il appelle au dialogue, à la sagesse et à la responsabilité collective. « Je viens donc vers vous aujourd’hui, aussi pour réaffirmer publiquement mon souhait le plus profond de parvenir à une conciliation amiable, fraternelle et respectueuse des uns et des autres, sans l’intervention d’une quelconque autorité exécutive supranationale. A cet effet, j’invite donc à nouveau, l’organe compétent, les personnes décisionnaires dotées de sincérité, de sagesse et de bonne foi, à se réunir afin d’obtenir un consensus juste et raisonnable. » Un message fort, empreint de dignité, qui contraste avec la froideur institutionnelle perçue dans sa mise à l’écart. Alors qu’il s’apprête à rebondir du côté d’Al-Duhail, club qatari où évoluent Hakim Ziyech et le fils de Rabah Madjer, Belmadi laisse une porte entrouverte pour une sortie de crise sans humiliation. L’affaire reste donc en suspens, et l’opinion publique attend désormais la réponse de la FAF. Car au-delà du contentieux, c’est l’image du football algérien qui est en jeu.

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