
Pourquoi Bradley Barcola a choisi la France au lieu du Togo ? Emmanuel Adebayor répond
Bradley Barcola, jeune attaquant du PSG, a opté pour la France plutôt que le Togo, son pays d’origine. Une décision qui fait débat, mais qu’Emmanuel Adebayor, légende des Éperviers, soutient sans réserve.
Lors d’une session TikTok en direct en marge de son rôle de consultant pour l’Euro 2024, l’ancien capitaine togolais a donné son point de vue, plaidant pour une vision pragmatique plutôt qu’émotionnelle.
Un choix logique selon Adebayor
Pour Emmanuel Adebayor, la décision de Barcola est évidente. « Jouer pour la France, c’est un choix logique, » a-t-il affirmé. Il met en avant les opportunités offertes par les Bleus : « Il jouera dans une équipe qui a déjà gagné la Coupe du Monde. Peut-il remporter une CAN avec le Togo ? Non. Peut-il se qualifier pour la Coupe du Monde avec le Togo aujourd’hui ? Je ne pense pas. »
À 22 ans, Bradley Barcola, qui brille en Ligue 1, mise sur une visibilité maximale et des chances de titres majeurs, des perspectives que le Togo, 119e au classement FIFA, ne peut lui garantir.
Les réalités du football africain
Adebayor ne s’arrête pas là. Il pointe du doigt les défis logistiques qui plombent les sélections africaines. « Avec la France, tout est simple : vols courts, retour rapide en club, tu restes frais. Avec le Togo, on passait par le Mozambique, la Libye, la Zambie, on arrivait crevés avant même de jouer, » raconte-t-il.
Ces périples usants, souvent mal organisés, affectent la forme des joueurs et leur disponibilité pour leurs clubs, un argument de poids pour un jeune comme Barcola, dont la carrière décolle au PSG.
Bradley Barcola n’a pas trahi le Togo
Face aux supporters togolais déçus, Emmanuel Adebayor appelle à la compréhension. « Ce n’est pas une trahison, c’est une question d’opportunités, » insiste-t-il. Pour lui, le football est aussi une profession, et choisir la France, championne du monde en 2018 et finaliste en 2022, offre à Barcola une scène mondiale et une stabilité que le Togo, absent de la CAN depuis 2017, ne peut rivaliser. « Il faut voir la situation dans son ensemble, » ajoute-t-il, tempérant les critiques.
Le cas Barcola illustre un dilemme récurrent pour les joueurs d’origine africaine nés en Europe. Entre attachement identitaire et ambitions sportives, le choix penche souvent vers la nation offrant les meilleures chances de succès.
Adebayor, qui a porté le Togo pendant près de 20 ans avec 87 sélections, connaît ces tensions. Il ne blâme pas son jeune frère, mais y voit une « dure réalité » pour le football africain, où les infrastructures et l’organisation restent des freins.