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Les Black Stars du Ghana : Un éclat fané dans le ciel du football africain.
Les Black Stars : Une histoire glorieuse, un présent incertain.
Le Ghana, avec ses quatre titres de Coupe d’Afrique des Nations (CAN) : 1963, 1965, 1978 et 1982, a longtemps été l’une des équipes les plus redoutées d’Afrique. Les Black Stars, surnom évocateur de cette équipe ghanéenne, incarnaient la puissance, la technique et la résilience sur le continent. De leurs victoires en CAN aux exploits mondiaux, comme leur quart de finale en Coupe du Monde 2010 où ils ont failli atteindre la demi-finale, le Ghana a toujours été un acteur majeur du football africain. En plus de leurs victoires continentales, l’équipe ghanéenne a marqué l’histoire par des prestations mémorables. Le pays a su s’imposer face aux grandes équipes d’Afrique et du monde, et chaque tournoi était attendu avec excitation. Cette époque dorée semblait destinée à durer, car le Ghana, longtemps considéré comme le Brésil d’Afrique, semblait être un modèle de réussite pour d’autres nations. Mais au fur et à mesure des années, ce même Ghana a perdu de son éclat et de sa domination. Ce qui paraissait être un cycle sans fin de succès a pris un tournant brutal, et les Black Stars n’ont plus été synonymes de la peur qu’ils inspiraient autrefois.
Le déclin des Black Stars et la perte de notoriété
Depuis la belle épopée des années 2010, le Ghana a connu une série de déceptions. Après avoir atteint les quarts de finale en Coupe du Monde 2010, l’équipe n’a plus retrouvé ce niveau d’excellence. Le Ghana a perdu la finale de la Coupe d’Afrique des Nations face à la Côte d’Ivoire en 2015, et a été éliminé deux fois de suite dès les phases de poules, notamment en 2022 lors de la Coupe d’Afrique des Nations au Cameroun, un résultat choquant pour une équipe qui avait été championne à quatre reprises. L’échec a été d’autant plus douloureux que l’équipe semblait disposée à repartir sur de bonnes bases. Mais ces promesses ont été étouffées par des performances insuffisantes. En 2024, la situation ne s’est pas améliorée, et le Ghana a encore été éliminé en phase de groupes de la CAN, confirmant ainsi une tendance inquiétante. Pire encore, l’équipe a échoué à se qualifier pour la CAN 2025, une compétition qu’elle a souvent dominée par le passé. Les mauvais résultats en éliminatoires, résultant de la dernière place dans son groupe F avec seulement 3 points en six matchs, ont scellé le sort de la nation ghanéenne, qui sera privée de la 35e édition de la compétition continentale au Maroc. Le pays, autrefois craint et respecté, n’est plus perçu comme une menace sérieuse. Les petites nations, autrefois dominées par le Ghana, ne le craignent plus, et le paysage du football africain a évolué, rendant progressivement le Ghana meilleur.
Les causes du déclin : L’instabilité des entraîneurs et la perte de cohésion
Un des principaux facteurs du déclin du Ghana, classé 77e lors du dernier classement FIFA du mois de décembre, réside dans l’instabilité de son staff technique. En l’espace de dix ans, le pays a connu pas moins de sept entraîneurs différents. Après la dernière finale perdue lors de la CAN 2015 face à la Côte d’Ivoire, la quête d’un entraîneur capable de redresser la barre est devenue cruciale. Des techniciens comme Avram Grant (2014-2017), James Kwesi Appiah (2017-2020) et Charles K. Akonnor (2020-2021) ont tenté, sans succès, de ramener l’équipe sur la voie de la gloire. Même des entraîneurs expérimentés comme Milovan Rajevac (2021-2022) et Otto Addo (2022 et en place jusqu’à présent) ont connu des résultats décevants malgré une certaine expérience et une réputation internationale. L’instabilité des entraîneurs n’a fait qu’ajouter à la confusion et à l’indécision tactique. Les transitions entre les périodes d’entraîneurs ont fragilisé l’équipe et ont rendu difficile la construction d’une cohésion durable au niveau des Black Stars. L’absence de continuité a empêché la formation d’une équipe solide capable de rivaliser avec les meilleures nations du football africain. Les Black Stars se sont retrouvés dans un cercle vicieux où l’instabilité entraîne des performances médiocres, exacerbant ainsi la déconnexion avec le succès d’antan.
Les raisons profondes du déclin et l’évolution du football africain
Le manque de renouvellement dans l’effectif ghanéen est également un facteur majeur expliquant cette longue période de disette. Autrefois dominé par des joueurs emblématiques comme Asamoah Gyan, André Ayew et Michael Essien, le Ghana peine à trouver des successeurs à ces légendes du football africain. Les jeunes talents ne sont pas parvenus à se faire une place au sein de l’équipe nationale, et l’absence de nouveaux leaders dans l’équipe entraîne le manque de dynamisme. D’autre part, l’évolution du football africain a également joué un rôle. Des équipes comme le Bénin, les Comores et le Soudan, par exemple, ont fait des progrès considérables, redéfinissant les normes du football africain. Le Ghana, au lieu d’évoluer pour s’adapter à cette concurrence croissante, est resté dans ses habitudes, sans réussir à évoluer pour garder une longueur d’avance. Ce manque d’adaptabilité a contribué à son échec. Le Ghana peine aujourd’hui à produire des joueurs talentueux, tant sur le plan local qu’international. Le manque de formation adéquate au niveau local entrave l’émergence des nouveaux talents. Ce déficit se reflète particulièrement dans le Championnat d’Afrique des Nations (CHAN), où le Ghana ne parvient pas à jouer les premiers rôles et reste quasiment absent des phases finales, faute de joueurs de qualité. En outre, la gestion des conflits internes et les tensions autour des choix de sélection des joueurs ont sapé l’unité de l’équipe. Alors que d’autres nations africaines ont connu une progression technique et organisationnelle, le Ghana a régressé, perdant ainsi son statut de favori en Afrique. Pour retrouver sa place, la fédération ghanéenne devra repenser complètement son approche, en renforçant la stabilité organisationnelle et en mettant en avant les talents émergents afin que les Black Stars brillent de nouveau sur la scène continentale.