« Je la tente » : Abdoulaye Touré revient sur son penalty décisif et une saison hors norme

Le maintien du Havre en Ligue 1 s’est joué à une panenka. Un geste à la fois simple et risqué, porté par Abdoulaye Touré dans les dernières secondes d’une saison éprouvante. Le milieu de terrain revient sur une année intense, marquée par des doutes, des blessures, mais aussi un leadership affirmé et un attachement profond à son club.

Samedi 18 mai, Le Havre jouait sa survie dans l’élite. À la 99e minute d’un match décisif contre Strasbourg, Abdoulaye Touré prend ses responsabilités. D’un geste audacieux, il signe l’un des moments les plus marquants de la saison en transformant un penalty sur une panenka. Ce but, synonyme de maintien, est venu conclure une saison agitée, au cours de laquelle Touré s’est imposé comme une pièce essentielle du collectif havrais. Dans un long entretien, il revient sur cette folle soirée, sa progression personnelle, et son avenir.

La panenka d’un maintien et les jours qui suivent

À la 99e minute contre Strasbourg, Abdoulaye Touré saisit le ballon. Il regarde le gardien. Puis vient l’idée. Et s’il osait ? « Au départ, je ne savais pas ce que j’allais faire. Quand je regarde le gardien, je me dis : et si je la tentais ? » Ce geste instinctif, il le tente. Et il marque. Le Havre est sauvé. Ce penalty devient le symbole d’un club qui s’est accroché à sa place en Ligue 1 jusqu’à la dernière seconde.

Touré confie que la prise de conscience est encore floue. La célébration a été brève, le vestiaire sobre. Mais partout en ville, sur les réseaux, dans les médias, le geste résonne. « Je croise n’importe qui, tout le monde me parle de cette panenka. » Une action devenue instantanément virale et historique.

Saison très difficile, un rôle assumé

Le Havre a traversé une saison délicate. Effectif jeune, moyens limités, pression du maintien. Touré, revenu avec un esprit revanchard après une expérience mitigée au Genoa, a trouvé au Havre l’environnement pour se relancer. Utilisé dans un rôle de numéro 8 plus offensif, il boucle l’exercice avec 10 buts, dont 8 sur penalty. « C’est ma saison la plus aboutie. J’ai pris de la place dans le jeu, mais aussi dans le vestiaire. »

Fractures aux côtes, défaites frustrantes, critiques… Le parcours n’a pas été linéaire. Mais l’unité du groupe, renforcée par des recrues hivernales fraîches et motivées, a permis au club de redresser la barre. « On a gagné à Lille, Lens, fait nul contre Monaco. On n’était pas flamboyants, mais on était solidaires », résume le vice-capitaine.

Entre gratitude et ambitions nouvelles

Touré ne cache pas son attachement au club normand. « Ici, c’est un club familial. On sent qu’on compte, humainement. » Pour autant, après une telle saison, l’ancien Nantais sait que son profil peut intéresser ailleurs. Il est lucide : « J’ai des aspirations plus grandes. Sans manquer de respect au Havre, j’ai envie d’autre chose. »

Son contrat court jusqu’en 2026, mais il n’exclut rien. « Rester ne serait pas un problème, mais je veux aussi avancer. Je prendrai le temps de bien réfléchir. » Aucun championnat n’est ciblé, il privilégiera un projet équilibré sportivement et financièrement.

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