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Coupes d’Afrique : l’État du Sénégal se retire du financement des clubs
Le football sénégalais traverse une période d’incertitude. Le 19 février 2025, un courrier du Ministère des Sports a annoncé que l’État ne financerait plus la participation des clubs sénégalais aux compétitions interclubs africaines. Une décision qui suscite inquiétude et consternation au sein du football national.
Coup dur pour les clubs sénégalais
Jusqu’ici, l’État prenait en charge une partie des frais des clubs qualifiés pour la Ligue des Champions CAF et la Coupe de la Confédération. Cette aide concernait notamment le remboursement des billets d’avion. Avec son retrait, les clubs devront assumer seuls ces dépenses, ce qui complique leur participation à ces tournois. Certains dirigeants de clubs ont rapidement réagi. Un président de Ligue 1 a exprimé son désarroi en déclarant : « Déjà, participer aux compétitions africaines est une charge énorme. Sans l’aide de l’État, ce sera impossible. Nous pourrions refuser de prendre part aux tournois. »
Le football local fragilisé
Cette décision ne surprend qu’à moitié. Le désengagement progressif de l’État dans le football sénégalais s’est accentué ces derniers mois. Le cas du sélectionneur Pape Thiaw en est une illustration. Nommé après le départ d’Aliou Cissé, il ne touche qu’un dixième du salaire de son prédécesseur et attend toujours un contrat officiel. Les clubs locaux, déjà en difficulté financière, voient leur situation empirer. Pour certains, cette annonce risque de démotiver les équipes et de fragiliser le championnat sénégalais.
Vers un forfait des clubs sénégalais ?
L’absence de soutien financier pourrait pousser les clubs à renoncer aux compétitions africaines. Ce scénario s’est déjà produit en 2022, lorsque Teungueth FC avait déclaré forfait faute de moyens. Le Jaraaf de Dakar, récemment performant en Coupe de la Confédération, pourrait également se retrouver en difficulté. Malgré un beau parcours en phase de groupes, le club n’a pas pu améliorer le classement CAF du Sénégal, qui reste modeste par rapport aux sélections nationales. Cette situation pourrait nuire à l’image du pays. Le Sénégal, actuellement deuxième nation africaine au classement FIFA, risquerait de perdre son influence en club.
Un appel à la négociation
Face à cette décision, plusieurs acteurs du football sénégalais appellent au dialogue. Le président de la FSF, Augustin Senghor, devra convaincre les autorités de revenir sur cette mesure. Un compromis pourrait être envisagé pour éviter un affaiblissement du football local. Pape Momar Lo, responsable à la Ligue sénégalaise de football professionnel, s’inquiète : « Les clubs emploient des milliers de jeunes et participent au développement du sport. Cette décision pourrait casser cette dynamique. »
Quelle solution pour l’avenir ?
Si l’État ne change pas de position, les clubs devront chercher des alternatives. Sponsoring, mécénat ou partenariats privés pourraient être des solutions. Mais sans une aide structurelle, la compétitivité des clubs sénégalais en Afrique pourrait chuter.
L’avenir du football local dépendra des décisions prises dans les prochaines semaines. Une chose est sûre, ce retrait financier est un tournant pour le sport sénégalais.