Les trois gardiens marocains, héros d’une qualification historique
Ils étaient trois à se relayer dans les cages, trois à incarner l’espoir d’un peuple, trois à écrire une page d’histoire. Blessure du titulaire, entrée du remplaçant, puis coup tactique audacieux avec l’arrivée du troisième portier pour les tirs au but, tel est le résumé du scénario inédit d’une demi-finale historique entre les Lionceaux de l’Atlas et les Bleuets. Aucune équipe n’avait misé aussi pleinement sur la richesse de son banc de gardiens. A l’arrivée, une qualification historique pour le Maroc, portée par trois derniers remparts devenus les héros d’un soir.
Un match, trois portiers, une épopée
Ce mercredi à Valparaiso, le Maroc U20 a renversé la France en demi-finale de la Coupe du monde au terme d’un match digne des grandes soirées footballistiques. Trois gardiens utilisés, chacun dans un rôle décisif. Yanis Benchaouch, impérial en première période, a dû céder sa place à la 64ème minute, blessé au genou. Ibrahim Gomis a pris le relais avec sang-froid jusqu’à la prolongation. Puis, à la 120ème minute, le sélectionneur Mohamed Ouahbi a tenté un coup tactique audacieux : faire entrer Abdelhakim Mesbahi, le troisième gardien, uniquement pour la séance de tirs au but.
Mesbahi, l’entrée d’un spécialiste et l’éclosion d’un héros
Préparé pour ce moment, Mesbahi a fait basculer le destin. Avec une antisèche collée sur sa bouteille, il a anticipé les frappes françaises. Après le poteau trouvé par Beyuku, il a repoussé la tentative décisive de DjylianN’Guessan, propulsant le Maroc en finale. Une entrée express, une intervention décisive et une place dans la légende. « Le plus important, c’est la victoire », a confié Benchaouch. « Je tiens à remercier Ibrahim et Hakim. Ça montre qu’au Maroc, on a de très bons gardiens. »
Ce succès propulse le Maroc en finale d’une Coupe du monde pour la première fois, toutes catégories confondues, avec une implication totale. « Ce qui me rend le plus fier, c’est que c’est la seule équipe où tous les joueurs ont joué », a souligné Ouahbi. « On essaye de maximiser toutes les qualités qu’on a. C’est une victoire collective, une victoire de foi.» Dimanche, les Lionceaux défieront l’Argentine avec la même ambition dans l’espoir de mettre une première étoile mondial sur le maillot rouge et vert.