
4-3-3 contre 4-1-4-1 : comment la Tanzanie a pris le dessus sur le Burkina faso
Solide, disciplinée et bien en place dans son 4‑3‑3, la Tanzanie a parfaitement lancé “son” CHAN en s’imposant 2‑0 face à un Burkina Faso bloqué dans un schéma 4‑1‑4‑1 trop stérile.
Au-delà du score, c’est bien sur le plan tactique que la Tanzanie a fait la différence ce samedi 2 août au Benjamin Mkapa National Stadium. En ouverture du CHAN 2024, les Taifa Stars ont dominé une équipe burkinabè incapable d’exister dans l’animation offensive. Le 4‑3‑3 proposé par Hemed Morocco a offert largeur, vitesse et équilibre, là où le 4‑1‑4‑1 adverse est vite apparu limité. Résultat : deux buts bien construits, un match maîtrisé et une entrée en matière prometteuse pour le pays hôte.
Entame maîtrisée sous la pression du public
Dès les premières minutes, les Taifa Stars ont montré qu’ils ne comptaient pas subir la pression du match d’ouverture. Devant plus de 30000 supporters au Benjamin Mkapa National Stadium, les hommes d’Hemed Morocco ont rapidement imposé leur rythme : pressing haut, transitions rapides et maîtrise collective ont mis le Burkina Faso sur le reculoir.
Il a pourtant fallu attendre la fin de la première période pour voir le verrou sauter. Après une main de Frank Tologo dans la surface sur une percée de Clement Mzize, la VAR est sollicitée. L’arbitre algérien Lotfi Bekouassa n’hésite pas : penalty. C’est Abdul Suleiman qui s’en charge, transformant avec sang-froid à la 45ᵉ+3 minute. Explosion dans le stade. La Tanzanie mène logiquement à la pause.
Duel tactique : un 4-3-3 dynamique face à un 4-1-4-1 trop prudent
Sur le plan des systèmes, la Tanzanie a choisi un 4‑3‑3 offensif, misant sur la largeur et la vitesse de ses ailiers. Ce dispositif a permis d’étirer le bloc burkinabè et d’exploiter les espaces entre les lignes, avec Feisal Salum très actif dans la création.
En face, le Burkina Faso a opté pour un 4‑1‑4‑1, censé apporter de la solidité et de la densité au milieu. Mais ce schéma s’est vite retrouvé sous pression, notamment par manque de liant entre les milieux et l’attaquant isolé. Le manque d’impact de Sangaré devant, souvent coupé du jeu, a limité la capacité des Étalons à inquiéter le bloc tanzanien. Même les réajustements opérés à la pause n’ont pas suffi à inverser la dynamique.
Le second acte plus ouvert mais toujours à l’avantage des hôtes
Au retour des vestiaires, le Burkina Faso tente de réagir. Les changements opérés (entrée de Malo, Koutiama et Baguian) redonnent un peu de dynamisme aux Étalons. Mais ils peinent à se montrer dangereux dans les 30 derniers mètres. Le gardien tanzanien Aboutwalib Mshery reste attentif, notamment face à Sangaré et Ouattara.
À l’inverse, la Tanzanie continue de se projeter. À la 71ᵉ minute, sur un centre précis de Mudathir Yahya, Mohamed Hussein s’élève dans la surface et place une tête croisée imparable. Après un court instant de suspense dû à un possible hors-jeu, le but est validé. 2 – 0, le break est fait.
Les dernières minutes sont plus décousues. Les locaux gèrent leur avance, tandis que les Burkinabè semblent à court d’idées. L’ambiance reste électrique jusqu’au coup de sifflet final.
Premiers enseignements d’un match fondateur
Cette victoire lance idéalement le tournoi pour les Taifa Stars. D’abord sur le plan comptable, mais aussi sur le plan symbolique. C’est la première fois que la Tanzanie remporte un match d’ouverture au CHAN, après deux échecs lors des éditions précédentes. La solidité défensive, la discipline tactique et l’efficacité offensive ont marqué les esprits.
Côté burkinabè, la déception est réelle. Peu inspirés en attaque, maladroits dans la relance, les Étalons devront se remobiliser rapidement s’ils veulent rester en course.
Sur le plan de l’organisation, le CHAN débute sur une note positive : stade plein, ambiance remarquable, arbitrage serein, et usage efficace de la VAR.