
Le Stade du 4 Août fait peau neuve.
Longtemps restée silencieuse, la mythique enceinte du 4 Août a retrouvé sa voix. Le lundi 4 août 2025, sous un soleil ardent et les acclamations d’un public survolté, le Stade du 4 Août a rouvert officiellement ses portes, quatre années après avoir été déclaré non conforme par la Confédération Africaine de Football (CAF). Présidée par le capitaine Ibrahim Traoré, chef de l’État, la cérémonie d’ouverture a mêlé ferveur nationale, émotion populaire et hommage au passé glorieux de ce lieu chargé d’histoire. Il ne s’agissait pas d’une simple réouverture. Le choix du 4 août, date emblématique de la Révolution burkinabè de 1983, a conféré à l’événement une dimension hautement symbolique. Le peuple burkinabè, sevré de matchs à domicile depuis 2021, retrouvait non seulement un stade, mais aussi un repère, un témoin de ses exploits sportifs et de son unité nationale.
Une renaissance sur fond de combat et de détermination
Inauguré pour la première fois le 18 juillet 1984, le Stade du 4 Août a longtemps été le théâtre des grandes batailles des Étalons. Mais le 2 mars 2021, la CAF mettait un terme à cette histoire en suspendant l’homologation du site, en raison d’une série de non-conformités techniques : vestiaires vétustes, pelouse dégradée, éclairage obsolète, sécurité insuffisante.
La levée temporaire de cette suspension, le 29 mars 2021, n’aura été qu’un sursis. Dès lors, les Étalons ont dû errer de stade en stade, exilés de leur fief. Les appels à la rénovation se sont multipliés. Il faudra attendre le 22 septembre 2021 pour que le gouvernement débloque un budget initial de dizaines de milliards de FCFA. L’espoir renaît, mais l’exécution du chantier sera elle-même freinée par des scandales de corruption, des accusations de surfacturation, et des mises en examen au plus haut niveau.
En décembre 2024, de nouveaux manquements dans l’attribution du marché ont été observés. Mais, sous l’impulsion du président Ibrahim Traoré, le gouvernement relance la réhabilitation avec un financement additionnel de plus de 4 milliards de FCFA. L’objectif était clair, respecter les exigences de la CAF et livrer l’infrastructure dans un bon délai.
Une infrastructure aux standards internationaux
Le pari a été tenu. Le 1er juillet 2025, la CAF confirme la nouvelle homologation du Stade du 4 Août. La pelouse est entièrement refaite, la piste d’athlétisme restaurée, les équipements modernisés, et la sécurité renforcée. Le chantier, suivi de près par les autorités burkinabè, s’est achevé dans les temps, et donne un signal fort d’efficacité et de volonté politique.
La réouverture, elle, a été à la hauteur de l’attente. En tribunes, les chants patriotiques se mêlaient aux klaxons et aux vuvuzelas. Sur la pelouse, la présence d’anciennes gloires du football africain a redonné vie à une enceinte longtemps plongée dans le silence.
Plus qu’un stade, c’est un symbole que le Burkina Faso retrouve. Un espace de communion, d’identité et d’espérance. Dans un contexte national parfois tendu, cette réouverture résonne comme une parenthèse d’unité, où l’amour du football transcende les différences et ravive la flamme du vivre-ensemble. Le Stade du 4 Août n’est pas seulement prêt pour accueillir des matchs. Il est prêt à écrire une nouvelle page de l’histoire burkinabè, sur fond de victoires, et de grands exploits.
Pour marquer cet événement historique, un match de gala a opposé les anciennes gloires du football africain à une sélection des forces armées burkinabè. Dans une ambiance conviviale, les légendes du ballon rond ont offert au public un moment d’émotion et de nostalgie. La rencontre s’est soldée par un score nul (1-1). Le public burkinabè a ainsi eu le privilège de voir évoluer sur la pelouse du 4 Août des figures emblématiques telles que le Nigérian Jay-Jay Okocha, le Camerounais Samuel Eto’o Fils, le Malien Seydou Keita, le Sénégalais El-Hadji Diouf, le Togolais Emmanuel Adebayor, ou encore Rigobert Song, Alexandre Song, Stéphane Mbia, Benjamin Moukandjo, Souleymane Diawara, Taiwo Taye, Moussa Maâzou, Mamadou Niang, Sapol Mani et bien d’autres. Leur présence a ajouté une dimension panafricaine à cette célébration, saluée par les milliers de supporters réunis dans les gradins rénovés du complexe sportif.