Munir El Haddadi, cap sur Téhéran à trois mois de la CAN

À l’approche de la Coupe d’Afrique des Nations 2025, Munir El Haddadi fait parler de lui mais pas là où on l’attendait. L’attaquant marocain de 30 ans, formé au FC Barcelone, quitte Leganés pour rejoindre l’Esteghlal FC, l’un des géants du football iranien. Le contrat, d’une durée de deux ans, est estimé à 2,5 millions de dollars. Un choix qui, à première vue, peut sembler déroutant mais derrière cette décision se cache une logique plus complexe.

L’Iran, nouveau terrain d’ambition footballistique

Depuis plusieurs mois, l’Iran affiche une volonté affirmée de redynamiser son championnat. Face à la montée en puissance du football saoudien, dopé par des investissements de taille et des recrues prestigieuses, Téhéran riposte avec ses propres moyens. Esteghlal FC et le Persépolis, les deux mastodontes de la capitale, cherchent à attirer des profils internationaux capables de hausser le niveau de la Persian Gulf Pro League. Munir n’est d’ailleurs pas le premier à répondre à cet appel. Gaël Kakuta ou encore Serge Aurier ont déjà tenté l’aventure iranienne. Même Alexis Guendouz, gardien algérien, y a brièvement évolué avant de revenir au pays.

Munir, entre éclats précoces et promesses non tenues

Révélé très jeune à la Masia, Munir avait tout pour incarner la relève du Barça. Très tôt, il fait ses débuts en Liga, suscitant l’enthousiasme des supporters marocains qui voyaient en lui un futur pilier des Lions de l’Atlas. Pourtant, malgré un passage honorable au FC Séville, sa carrière n’a jamais atteint les sommets espérés. Malgré sa masse importante d’apparitions en Liga, il a souvent été cantonné à des rôles secondaires, peinant à s’imposer durablement dans les grands clubs. Sur le plan international, le bilan est tout aussi mitigé avec une absence prolongée depuis 2022.

Un dernier virage avant l’oubli ?

Ce transfert vers l’Iran ressemble à une tentative de relance, à la fois financière et sportive. À 30 ans, Munir n’a plus le luxe de l’attente. La CAN approche et la concurrence au sein de l’attaque marocaine est féroce entre les stars confirmées et les jeunes talents en pleine ascension. Pourtant, dans un championnat où il pourrait retrouver du temps de jeu, de la confiance et un rôle central, Munir pourrait surprendre. Ce pari iranien, atypique mais stratégique, pourrait bien être sa dernière carte pour revenir dans le jeu.

Au-delà du cas Munir, ce mouvement illustre une tendance plus large qu’est celle d’un football de plus en plus multipolaire, où les trajectoires ne suivent plus les circuits classiques. L’Iran, longtemps en retrait sur la scène internationale, tente de se positionner comme une alternative crédible. Pour des joueurs comme Munir, en quête de renaissance, ces destinations inattendues deviennent des tremplins.

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