Madické Kane (Al Hilal) : « Mon rêve reste d’atteindre le sommet »

Vainqueur du championnat mauritanien avec Al Hilal, Madické Kane s’est confié au site Carréfoot dans un entretien sans détour. Il revient sur une saison marquée par les performances collectives, un contexte politique tendu, et son ambition intacte. À 28 ans, l’ancien joueur du Jaraaf n’a rien perdu de sa détermination. Il évoque les coulisses de la saison, la Ligue des champions CAF, la situation des joueurs soudanais, l’accueil en Mauritanie… et ses rêves les plus grands.

– Entretien

1. Félicitations pour ce sacre historique ! Que ressentez-vous après avoir remporté le championnat mauritanien avec Al Hilal ?

Merci ! Pour le championnat l’objectif c’était de le remporter, nous en avons discuté depuis l’hivernale. On nous a proposé de jouer dans le championnat mauritanien, par la suite on a commencé à travailler. L’objectif était de remporter ce championnat et Dieu a fait qu’on l’a remporté et tout le monde est content de ce sacre.

2.En tant que joueur sénégalais évoluant dans un club soudanais installé en Mauritanie, comment avez-vous vécu cette saison très particulière ?

Pour la saison, ce qui avait le plus d’importance c’était le championnat qu’on jouait car avant cette saison on ne jouait pas de championnat. Mais cette année, on a réussi à jouer le championnat mauritanien. C’est pour cela que l’équipe, a performé cette saison.

3. Al Hilal a dû s’exiler à cause du conflit au Soudan. Comment cette situation a-t-elle impacté la vie du groupe et vos performances sur le terrain ?

La situation était difficile. Beaucoup de joueurs étaient au Soudan, où le pays était dans une situation instable contrairement à moi. Mais par la suite, leurs familles respectives ont été acheminées dans d’autres pays. Cette situation n’a pas impacté les joueurs.

4.Quel a été le moment clé de la saison, celui où vous vous êtes dit : « Oui on peut être champions » ?

Vous savez, la saison c’est début que tous les joueurs avaient le même objectif. Mais s’il plaît le bon Dieu, on fera tout pour jouer la finale de la prochaine Ligue des champions CAF. Cette saison, on s’était arrêté en quart de finale. Mais pour le championnat, l’objectif était clair : c’était de le remporter.

5.Sur le plan personnel, quel a été votre plus grand défi cette saison ?

Le match le plus difficile, c’était notre premier match contre Yanga. Il y avait beaucoup de spéculations, et les gens nous traitaient n’importe comment. D’ailleurs, c’est ce qui nous a motivés. Raison pour laquelle on a fait tout pour s’en sortir. C’était notre premier match de Ligue des champions, et j’ai vu une équipe motivée et engagée. On a gagné avec la manière.

6.Le public mauritanien vous a-t-il bien accueillis malgré votre statut de club « invité » ?

On nous a bien accueillis en Mauritanie très honnêtement. Les gens venaient suivre les matchs en masse, surtout quand on jouait la Ligue des champions. Le public nous poussait et nous encourageait.

7.Quels sont, selon vous, les facteurs qui ont fait la différence entre Al Hilal et ses concurrents cette saison ?

Dans l’équipe, il y avait une forte concurrence. Les entraînements étaient très durs. Pour le onze de départ, c’est le coach qui décide, mais la concurrence était bien réelle car tous les postes étaient doublés.

8.Comment l’équipe a-t-elle réussi à rester unie et concentrée malgré le contexte instable au Soudan ?

Oui, la guerre au Soudan c’est depuis trois ans sans risque de me tromper. La majeure partie des joueurs de l’équipe ont vu leurs familles être déplacées depuis lors en Égypte. D’ailleurs, grâce à cela, les joueurs n’ont plus de problème.

9.Ce titre vous qualifie pour les préliminaires de la Ligue des champions CAF. Que représente cette opportunité pour vous et pour le club ?

La Ligue des champions est une compétition que tout le monde veut jouer. Et quand tu la disputes, tu apprends beaucoup de choses, car il n’y a que des grandes équipes qui se croisent. La Coupe d’Afrique des Clubs, je l’ai jouée avec le Jaraaf, raison pour laquelle je n’aurai pas de problème de la jouer à nouveau . Mais la Ligue des champions est une compétition de très haut niveau.

10.Avez-vous un message à adresser aux supporters soudanais qui, malgré la distance et les difficultés, ont suivi votre parcours ?

On reçoit des messages de nos supporters à chaque fois. Ils nous envoient des messages pour nous encourager car ils savent comment est la situation. Partout où l’équipe se trouve, ils viennent pour supporter et encourager. Vraiment, ils sont exceptionnels.

11.Vous êtes âgé de 28 ans : envisagez-vous de poursuivre l’aventure avec Al Hilal ou avez-vous d’autres ambitions pour la suite de votre carrière ?

Oui, j’ai 28 ans. Mais on travaille dur, on suit les orientations et on écoute. Si une opportunité se présente, on va la saisir pour continuer sur notre dynamique, InshaAllah. Je travaille et je vise plus loin qu’Al Hilal.

12.Comment jugez-vous le niveau du championnat mauritanien ? A-t-il été à la hauteur de vos attentes ?

Pour le niveau, parfois ça diffère selon les équipes que nous rencontrons. Le niveau n’est pas le même. Il y a certaines équipes qu’on domine largement, surtout en termes de joueurs. Dès fois, on joue les matchs, on gagne, puis on passe à autre chose.

13.Enfin, quel est votre rêve ultime en tant que footballeur africain ?

Pour terminer, depuis que j’ai commencé à jouer au football, le rêve est d’atteindre le sommet. C’est un objectif que je me fixe toujours. Je crois en quelque chose : le football est notre métier et on n’a que ça. On fera tout ce qu’il faut pour s’en sortir. Ce que Dieu décide, on s’en remet à lui, mais ce qu’il nous faut, on va le faire, InshaAllah.

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