
La légende Peter Rufai a passé l’arme à gauche
Le football nigérian vient de perdre l’une de ses plus grandes figures. Peter Rufai, ancien gardien emblématique des Super Eagles et héros du sacre à la CAN 1994, est décédé dans la nuit de mercredi à jeudi à l’âge de 60 ans, des suites d’une longue maladie. Surnommé « Dodo Mayana », Rufai laisse derrière lui le souvenir d’un joueur charismatique, doté d’un sens du devoir exemplaire. Il était le dernier survivant d’un quatuor légendaire déjà endeuillé par les disparitions de Rashidi Yekini, Stephen Keshi et Uche Okafor. Né à Lagos, il débute sa carrière dans des clubs locaux avant de s’envoler vers le Bénin, puis l’Europe, où il écrit quelques-unes des plus belles pages de son parcours. En Belgique, aux Pays-Bas, au Portugal ou en Espagne, son nom rime avec professionnalisme et combativité. Il reste dans toutes les mémoires pour son rôle déterminant lors de la CAN 1994 en Tunisie, où il garde les cages d’un Nigeria conquérant. À l’international, il cumule 65 sélections et dispute deux Coupes du monde (1994, 1998), devenant un véritable pilier des Super Eagles.
Une carrière exemplaire et un héritage intact
Au-delà de ses exploits avec le Nigeria, Peter Rufai a marqué le football européen, malgré une carrière faite de défis et de rebonds. Il s’impose notamment au SC Farense au Portugal dès 1994, permettant au club de se qualifier pour la Coupe de l’UEFA grâce à une saison solide (38 buts encaissés en 34 matchs). Passé par le Deportivo La Corogne, il devient la doublure du Camerounais Jacques Songo’o, mais brille lorsque l’occasion lui est donnée, en témoigne son match sans encaisser face à Tenerife en 1998. Rufai conclut sa carrière au Portugal avec Gil Vicente avant de s’installer en Espagne, où il fonde une école de gardiens pour transmettre son savoir. Mais au-delà de l’athlète, c’est l’homme que le Nigeria pleure aujourd’hui, un joueur engagé, une icône respectée, un modèle pour les générations futures. Il entre dans l’histoire en inscrivant un penalty contre l’Éthiopie en 1993, un moment rare pour un gardien. Sa disparition suscite une vive émotion et une avalanche d’hommages, témoins de l’impact immense qu’il a laissé. Peter Rufai ne sera pas oublié, son nom restera gravé dans le cœur d’un pays qui lui doit tant.
Dans un élan de compassion, la plateforme Carréfoot présente ses sincères condoléances à toute la communauté du football nigérian, profondément attristée par la disparition de cette légende.