Hugo Broos : L’âme de l’Afrique se meurt dans le silence des stades marocains
Hugo Broos n’a pas utilisé de langue de bois pour décrire son ressenti actuel sur le déroulement du tournoi. Si le sélectionneur des Bafana Bafana reconnaît le luxe des installations, il estime que l’âme de la Coupe d’Afrique est totalement absente de cette édition. Le technicien belge déplore un manque d’énergie flagrant et compare ce calme plat à la ferveur incandescente des éditions précédentes en Côte d’Ivoire ou au Gabon.
Le cri du cœur face aux tribunes désertées
L’entraîneur pointe du doigt le vide glacial des gradins lors des matchs ne concernant pas le pays hôte. Selon lui, si les autorités ne permettent pas un accès gratuit aux stades, la compétition continuera de se jouer dans une indifférence spectrale. Hugo Broos raconte que même les trajets vers les entraînements se font dans l’anonymat, sans les foules agitant des drapeaux qui faisaient autrefois vibrer le cœur des délégations. Pour lui, l’ambiance typique de la CAN s’est évaporée.
Cette absence de ferveur s’illustre par des affluences historiquement basses pour des affiches majeures. À Marrakech, le choc Afrique du Sud – Angola n’a attiré qu’environ 4 000 spectateurs dans une enceinte de 45 000 places. À Agadir, le stade était désert pour l’entrée en lice de Mohamed Salah face au Zimbabwe, obligeant les autorités à ouvrir les portes gratuitement après 20 minutes pour atteindre 28 000 personnes. Même le mythique stade Mohammed V de Casablanca sonnait creux avec environ 10 000 supporters pour Mali – Zambie, tandis que le Nigéria a débuté son tournoi devant à peine 11 000 fans à Fès.
Un écrin de verre sans chaleur humaine
Pourtant, Broos ne critique pas l’organisation logistique qu’il juge d’un niveau mondial. Il qualifie les stades de futuristes et les pelouses de parfaites, soulignant que les hôtels et les terrains d’entraînement ne souffrent d’aucune plainte. Ce constat dresse le portrait d’une CAN modernisée à l’extrême, mais déconnectée de son identité festive et populaire. Ses propos font l’effet d’une bombe en pointant l’équilibre rompu entre le confort européen et la passion africaine.