À Kampala, les jumeaux Kato rêvent de Premier League depuis les coulisses du CHAN

Parfois, les futurs héros ne sont pas sur le terrain, mais juste à côté, attentifs, vibrants, prêts à bondir. À quelques pas de la ligne de touche, Davis et Darren Kato, âgés de 17 ans, vivent leur rêve les yeux grands ouverts. Alors que les projecteurs du CHAN 2024 embrasent le mythique Mandela National Stadium, d’autres lumières, plus discrètes, scintillent en coulisses. Parmi elles figurent les jumeaux Kato, ballons sous le bras et les ambition dans le regard.

Une passion née à la maison

Originaires de Kampala, Davis et Darren ont grandi dans la passion pour le football qui s’est forgée dans le salon familial,après de leur père devant l’écran. Puis, dans le jardin, les gestes techniques et célébrations des stars devenaient leur propre chorégraphie. « C’est en regardant notre père qu’on est tombés amoureux du foot. On passait des heures à reproduire les actions de nos idoles », confie Darren, un sourire timide aux lèvres.

À cinq ans à peine, ils intègrent la Focus Football Academy de Naalya. Leur père devient leur premier coach, leur mère leur première supportrice, investie dans le club scolaire. Leur talent brut est ensuite affiné au sein du programme Edgars Youth, référence ougandaise qui forme autant des joueurs que des citoyens.

Deux ailes, une même impulsion

Sur le terrain, les jumeaux évoluent comme deux reflets en mouvement. Davis s’épanouit à gauche, Darren à droite. « Être chacun sur une aile, ça nous permet de combiner sans même parler. On se comprend instinctivement », explique Darren. Leur complicité est surnommée par leurs amis la “twin chemistry”, une alchimie intuitive, presque télépathique.

CHAN 2024 : un stage au goût de rêve

Le CHAN 2024, coorganisé par l’Ouganda, la Tanzanie et le Kenya, est bien plus qu’un tournoi : c’est une ode au football africain. Être sélectionnés comme ramasseurs de balle, et même porte-drapeaux lors du match d’ouverture entre l’Ouganda et l’Algérie, fut pour les Kato un honneur inespéré. « C’était magique. On ne voulait pas rater l’occasion de voir notre équipe nationale au Mandela Stadium et peut-être glaner quelques astuces », glisse Davis. La préparation fut rigoureuse à travers le protocole, le positionnement et comportement. « Être si proches de nos idoles nous a transformés. On a vu leur rigueur, leur intensité. Ça nous a donné encore plus de respect pour ce sport », souffle Darren.

Pendant les vacances, les deux frères poursuivent leur entraînement à travers les exercices techniques et les discussions tactiques. Leur rêve est clair : jouer ensemble au plus haut niveau, pourquoi pas en Premier League, à l’image des jumeaux Rafael et Fábio. « Ce serait incroyable. Mais même si on évolue dans des clubs différents, le lien restera. On se soutiendra toujours », affirme Davis.

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