En Algérie, les hooligans prennent le pouvoir dans les stades
Pour la énième fois, les hooligans font parler d’eux dans les stades de football en Algérie. Le 3 juin dernier, ces derniers ont volé la vedette au CS Constantine et l’USM Alger de la plus violente des manières à l’occasion d’un match de championnat qui n’a pas été à son terme.
Tout est parti d’une tentative d’envahissement de terrain par une partie de ces supporters qui ne jurent que par les destruction et la violence. Mais ils seront tout de suite maîtrisés par les forces de l’ordre qui ont rassuré les joueurs. Sauf qu’ils sont retournés dans les tribunes pour sonner la mobilisation et revenir plus forts. La situation va s’enflammer en deuxième période avec une foule de fans qui s’est ruée sur la pelouse pour s’attaquer et blesser même certains policiers, dépassés par les évènements. Ceux qui sont restés dans les tribunes, se sont chargés d’arracher les sièges qu’ils jetaient sur la pelouse alors que d’autres arrachaient les poteaux et autres installations près du rectangle vert.
Des sanctions qui ne font pas peur
Après ces incidents d’une violence rare, la Commission de Discipline de la Ligue Professionnelle de Football a tout de suite réagi et pris des sanctions contre Constantine et l’USM. Il a été décidé que les deux clubs prennent entièrement en charge les travaux de réparation des sièges et d’autres dégâts du Stade Hamlaoui dont la rénovation il y a à peine deux ans a coûté 2,7 millions d’euros. Mais ce n’est qu’une décision sur papier qui ne va pas toucher foncièrement les deux clubs qui sont financés par l’État.
La Fédération Algérienne de Football (FAF) de son côté a décidé que les deux prochaines journées du championnat soient disputées à huis clos alors que le Paquet de Constantine a lui tapé du poing sur la table en arrêtant 59 supporters, dont 20 mineurs about d’une enquête expressément menée. Ces derniers sont poursuivis pour destruction d’infrastructures et de biens publics, port d’armes blanches, actes de violences et atteintes aux dépositaires de l’autorité publique. Selon le degré d’implication et d’action de chacun d’eux, trente-sept ont été placés sous mandat de dépôt.
Les stades, arènes préférés des hooligans en Algérie
Ces actes de vandalisme ne sont pas les premiers enregistrés dans le football algérien cette année. Déjà en mars, le Stade Moustapha Tchaker de Blida était déjà confronté à cette même scène avec d’importants dégâts constatés dans un antre qui lui aussi a été rénové à hauteur de 3,4 millions d’euros il y a deux ans. Le même mois, les hooligans ont également pris d’assaut le stade du 5 juillet à Alger avant de se rabattre sur celui de Nelson-Mandela de Baraki en avril pour endommager non seulement les installations mais aussi une vingtaine de bus qui leur a servi de moyens de transport à l’extérieur du stade. Des évènements répétitifs qui rendent craintifs une partie de la population lorsqu’il s’agit de se rendre dans les stades pour regarder un match de football qui est sensé unir et rassembler les fils d’un même pays. À l’image des résultats de son équipe nationale ces deux dernières années avec deux éliminations en phase de groupes de la CAN au Cameroun puis en Côte d’Ivoire, le football algérien est malade et a besoin d’un المعالج(guérisseur en arabe).