Haïti, qualifié au Mondial 2026 sans jouer à domicile : un exploit en exil

Haïti disputera la Coupe du Monde 2026 malgré une réalité inimaginable : depuis plus de trois ans, les Grenadiers n’ont plus joué un seul match à domicile, leur stade national étant tombé aux mains des gangs. Une qualification historique qui intervient en plein chaos, mais qui redonne une étincelle d’espoir au peuple haïtien.

Une qualification arrachée loin du pays

Haïti a décroché son billet pour la Coupe du Monde 2026 sans pouvoir compter sur l’appui de son public. Le pays n’a plus disputé de match à domicile depuis juillet 2021, en raison de l’insécurité extrême qui s’est installée après l’assassinat du président Jovenel Moïse.

L’équipe nationale a traversé toutes les phases éliminatoires en terrain neutre, contrainte à l’exil permanent. Malgré ce contexte, les Grenadiers ont validé leur qualification grâce à leur régularité et à leur résilience.

Un symbole fort : cette qualification tombe le jour de la commémoration des 222 ans de la Bataille de Vertières, événement majeur qui a marqué la fin de l’esclavage et la naissance d’Haïti libre.

Un pays ravagé par la violence des gangs

Depuis 2021, Haïti vit l’une des crises sécuritaires les plus graves de son histoire :

  • Port-au-Prince est contrôlée à 85% par des gangs armés, selon les rapports de l’ONU.
  • Le Stade Sylvio Cator, antre de la sélection, a été pris d’assaut en mars 2024, rendant impossible toute activité sportive.
  • Les joueurs n’ont plus foulé leur pelouse nationale depuis plus de trois ans.
  • Les violences et les enlèvements se sont intensifiés, poussant les autorités sportives à relocaliser tous les matchs à l’étranger.

Le football n’y échappe pas : même le staff technique évolue à distance, tant la situation est dangereuse.

Une qualification qui soulage un peuple meurtri

Dans un pays où le quotidien est rythmé par la peur, les déplacements forcés et l’absence d’État, cette qualification représente beaucoup plus qu’un résultat sportif. C’est une lueur dans l’obscurité pour des millions d’Haïtiens.

Elle prouve que malgré l’effondrement du cadre politique et sécuritaire, la sélection reste un repère, une source de fierté, et parfois le seul motif de célébration.

Haïti disputera sa deuxième Coupe du Monde dans un contexte douloureux, mais avec une force incroyable : celle d’un peuple qui continue de croire, malgré la tempête. Le Mondial 2026 offrira aux Grenadiers une tribune planétaire, et au peuple haïtien un moment de répit, d’unité et d’espoir – en attendant le jour où le pays pourra enfin vibrer à nouveau dans un stade libéré.

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