Mondial U20 : Le Groupe d’Étude Technique de la FIFA décrypte les tendances
Au Chili, les membres du Groupe d’Étude Technique de la FIFA ont partagé leurs observations sur la Coupe du Monde U20, lors d’un échange avec les journalistes accrédités. Pascal Zuberbühler, expert senior, Marcin Dorna et Marcelo Jara, membres du GET, ainsi que Harry Lowe, analyste de la performance, ont évoqué les grandes tendances du tournoi, saluant le niveau élevé de la compétition et la diversité des styles de jeu. Marcelo Jara a souligné que chaque sélection nationale avait apporté sa propre identité et ses enseignements, permettant de découvrir de nouveaux talents. Marcin Dorna a insisté sur la valeur d’une telle confrontation entre cultures footballistiques, mettant en avant la diversité tactique et stratégique des équipes.
L’analyse de données au cœur de l’observation technique
Pascal Zuberbühler a rappelé combien l’analyse en temps réel est devenue essentielle pour décrypter les dynamiques du jeu. “Nous apprécions l’intérêt des médias pour nos observations basées sur l’analyse de données issues de cette compétition incroyable”, a-t-il affirmé. Il a précisé que l’accès direct aux données pendant les matchs permettait d’identifier les tendances avec plus de précision. Parmi celles-ci, il a mis en lumière le rôle croissant des gardiens dans la relance du jeu. Selon lui, les gardiens influencent désormais davantage la mise en jeu, choisissant entre passes courtes, moyennes ou longues. “Si nous comparons les données actuelles à celles de la Coupe du Monde U20 en Argentine, deux éléments clés se distinguent. Tout d’abord, les dégagements courts ont augmenté de 13 % ; puis, dans 18 % de ces cas, c’est un joueur de champ qui passe le ballon au gardien, contre seulement 2 % il y a deux ans”, a-t-il expliqué.
Marcin Dorna a observé une évolution dans les phases offensives, notamment dans la manière de centrer. Il a relevé une baisse significative du nombre de centres par rapport à l’édition précédente, mais une amélioration de leur efficacité : “Par rapport à la Coupe du Monde en Argentine, on compte près de deux cents centres de moins, mais ils proviennent de zones plus proches du but. Au lieu de centrer depuis les ailes, les joueurs le font depuis l’intérieur de la surface, en privilégiant les passes à ras de terre plutôt qu’aériennes”. Cette tendance s’explique par une augmentation des buts marqués du pied plutôt que de la tête.
Défense sur corner : le marquage en zone s’impose
Marcelo Jara a enfin abordé l’évolution des stratégies défensives sur les corners. Il a constaté une nette progression du marquage en zone, utilisé par 45 % des équipes au Chili contre 30 % en Argentine en 2023. Ce système a gagné du terrain au détriment du marquage individuel, passé de 28 % à 22 %, et du système mixte, en recul de 39 % à 32 %. Les demi-finalistes ont illustré cette diversité tactique : l’Argentine et la France ont privilégié le marquage en zone, la Colombie a opté pour le marquage individuel, tandis que le Maroc a misé sur le système mixte. “Nous ne pensons pas qu’un système soit meilleur qu’un autre ; ce qui compte, c’est la manière dont le ballon est attaqué. Nous comprenons que le choix du système dépend de l’entraîneur et des spécificités des joueurs”, a-t-il conclu.