
Sénégal – Soudan : fiasco total, la FSF perd le contrôle
Le match Sénégal – Soudan disputé vendredi soir au stade Abdoulaye Wade devait marquer une nouvelle étape dans l’ère Abdoulaye Fall. Il restera pourtant dans les mémoires comme une vitrine des failles organisationnelles de la Fédération Sénégalaise de Football (FSF). Billetterie opaque, guerre de clans, mépris de la presse et amateurisme logistique : le chaos était total.
Stade Abdoulaye Wade : les revendeurs plus forts que la FSF
Comme souvent, le problème des tickets aura volé la vedette au spectacle sportif. Les points de vente ont été pris d’assaut 24 heures avant le match, mais les billets demeuraient introuvables. Résultat : un stade loin du plein alors que des centaines de supporters patientaient encore dehors. Les revendeurs, encore une fois, ont dicté leur loi, imposant un « sold-out » virtuel devenu monnaie courante.
Organisation chaotique
Comme annoncé, l’organisation a été pilotée par la Coalition AF 2025, avec Ndiambe Diop à la tête de la commission. Un choix qui s’est révélé désastreux : « Des novices sur le terrain, qui mettaient pour la première fois les pieds au stade. Ils ne pouvaient même pas nous indiquer les lieux« , témoigne un observateur. Les plaintes se multiplient : parkings saturés, VIP contraints de se garer à des kilomètres, loges prises d’assaut par des hommes aux badges qui raflaient nourriture et boissons. « Ce qui s’est passé est inadmissible », souffle un habitué.
Zone mixte transformée en « bamboula digitale » : amateurisme à la FSF
La relation de la FSF avec la presse n’a jamais été aussi tendue. Une réunion préparatoire, conduite par un vice-président et un ancien responsable de la communication, avait donné le ton : « pas de place pour les journalistes. » Les influenceurs, eux, étaient au centre des attentions. Le jour du match, ils ont envahi les espaces réservés aux médias – bord de terrain, zone mixte, conférence de presse – grâce à des badges « digitale » distribués à la volée.
« C’était un mépris total envers la presse. On m’a refusé l’accès à la zone mixte alors que les tiktokeurs étaient déjà dedans« , dénonce un journaliste. Plus grave encore, la dernière séance d’entraînement, annoncée ouverte à la presse, a finalement été fermée… sauf aux « influenceurs« , qui devraient même bénéficier d’un appui financier pour le voyage en RDC.
Guerre de positions : Sow continue de tirer les ficelles de la FSF
La crise est aussi politique. Écarté de la vice-présidence, Abdoulaye Sow reste omniprésent. Déjà aux commandes de la mission avancée à Kinshasa, il est de nouveau en RDC pour accueillir la délégation sénégalaise, comme du temps de Me Senghor. Selon nos informations, le liste de la délégation s’est allongée à une soixantaine de personnes. L’État a dû intervenir pour imposer un minimum de rigueur : présence d’un responsable financier de la FSF. Deux représentants du ministère des Sports seront à bord, en plus du staff, des joueurs et de figures comme Khalilou Fadiga et El Hadji Diouf. Du côté du Comex, on note la présence de Moussa Mbaye, Cheikh Ba, mais aussi des vice-présidents Elimane Lam, Babacar Ndiaye et Cheikh Seck…
Une fédération au bord du discrédit
Entre une organisation chaotique, des guerres internes qui minent le Comex et une communication brouillone, la FSF s’enfonce dans une spirale inquiétante. À quelques mois d’un rendez-vous majeur comme la CAN, la crédibilité de l’instance est plus que jamais en jeu.
La délégation sénégalaise doit s’envoler ce film pour Kinshasa. Mais la question demeure : avec une telle désorganisation, le football sénégalais est-il vraiment entre de bonnes mains ?