Les Étalons du Burkina Faso digèrent mal leur élimination

Les éliminatoires de la Coupe du Monde 2026, zone Afrique, se sont achevés ce mardi 14 octobre 2025. Pour le Burkina Faso, l’élimination des Étalons est un coup dur. Malgré une victoire 3-1 face à l’Éthiopie, qui laissait espérer les barrages, le retrait de l’Érythrée a tout changé.

Cette décision a entraîné le retrait des points gagnés contre le dernier de chaque poule pour départager les meilleurs deuxièmes. Les espoirs des Poulains de Brama Traoré se sont envolés, déclenchant un débat passionné sur les responsabilités et les injustices perçues.

Le retrait de l’Érythrée et ses conséquences fatales

Le retrait de l’Érythrée a modifié la donne au classement des meilleurs deuxièmes. La CAF a annulé les points obtenus contre le dernier de chaque groupe, pénalisant des équipes comme le Burkina Faso. Deuxièmes de leur poule avec 21 points, les Étalons ont vu leurs espoirs s’effondrer. Troisième du Groupe C avant la dernière journée, le Nigéria s’est imposé 4-0 à domicile contre le Bénin, leader du groupe, grâce à une différence de buts supérieure. L’Afrique du Sud a aussi brillé, battant le Rwanda 3-0 pour s’emparer de la première place et valider son billet direct.

Les Burkinabè comptaient sur une défaite de la RDC face au Soudan, mais les Congolais l’ont emporté 1-0 à domicile et iront en barrages. Le Burkina Faso termine 5e des deuxièmes, avec un goal average défavorable. Les célébrations et danses dans les vestiaires après la victoire contre l’Éthiopie sont devenues caduques. Jamais qualifiés pour un Mondial, les Étalons ont frôlé l’exploit, mais le quatrième but du Nigéria, inscrit par Franck Onyeka à la 90e minute contre le Bénin, a scellé leur sort.

Le Burkina Faso victime de règles injustes ou d’erreurs propres ?

Après l’élimination, les Burkinabè expriment leur déception. Le nouveau mode de calcul des qualifications a pénalisé les Étalons au profit d’autres nations. Avec le retrait de l’Érythrée, la FIFA et la CAF ont retiré les points contre le plus faible pour départager les deuxièmes – quatre d’entre eux allant en barrages. Cette règle a désavantagé le Burkina Faso et Madagascar, favorisant Cameroun et Nigéria.

Moussa Ramdé, journaliste-reporter, consultant et spécialiste du football africain, tempère : “Pourquoi le Burkina est dans cette position ? C’est pas parce qu’on nous a retiré des points. Jamais. C’est parce qu’on a fait match nul contre la Sierra Leone. C’est parce qu’on a été incapable de battre la Guinée-Bissau à l’aller. C’est parce qu’on a perdu à l’aller contre une équipe égyptienne en reconstruction. Au retour au Stade du 4-Août, on n’est pas capables de mettre un but contre l’Égypte. Au début des éliminatoires, on s’est piqués nous-mêmes en faisant des bagarres entre nous. Corrigeons ça. On a beau détester le lion, mais on reconnaît que c’est le roi de la forêt. Si on se bat réellement sur le terrain, on aura du mal à nous éliminer par injustice. Malheureusement, on n’est pas organisé.

Apollinaire Ouédraogo, agent FIFA et ancien président de Thornaby FC en Angleterre, pointe d’autres causes dans une interview à CS Médias : “Nous perdons la Coupe du Monde à cause de ce monsieur. Il faut avoir le courage de le dire. On fait les tirages au sort et il sort dire que l’Égypte c’est une grande équipe et que nous allons utiliser les éléments de la Coupe du Monde pour préparer la CAN. C’est ça qui nous fait perdre. Vous oubliez l’instabilité avec l’histoire des trois capitaines qui a fait le bruit. J’ai entendu parler d’indiscipline, mais c’est nous en tant que Burkinabé, staff technique, fédération. Nous tous sommes indisciplinés. Un sélectionneur qui dit que l’Égypte est favorite et qu’on utilise le match pour préparation, c’est de l’argent burkinabé gaspillé. Il ne peut pas dire des trucs pareils. Aujourd’hui, il n’y a pas un seul Burkinabé conscient qu’on pouvait se qualifier.

Vers une leçon collective pour les Étalons

Ce débat révèle les frustrations : règles perçues comme injustes versus erreurs internes comme les nuls et les conflits. Le Nigeria poursuit en barrages contre le Gabon, visant une septième participation. Pour le Burkina Faso, l’élimination est un appel à l’unité et à l’organisation pour rebondir, notamment à la CAN.

Neuf nations africaines sont qualifiées directement : Maroc, Tunisie, Algérie, Égypte, Sénégal, Cap-Vert, Ghana, Afrique du Sud et Côte d’Ivoire. Le Mondial 2026 se jouera en juin-juillet au Canada, aux États-Unis et au Mexique. Gabon, RDC, Cameroun et Nigeria disputeront les barrages africains.

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