
L’après CAN féminine 2025 : entre regrets et remises en question au Maroc
Le Maroc, pays hôte de la CAN féminine 2025, se réveille avec une amère désillusion. Battu en finale à domicile pour la deuxième fois consécutive, après l’échec face à l’Afrique du Sud en 2022 par 2 buts à 1, les Lionnes de l’Atlas ont cette fois subi la loi du Nigéria, devenu recordman absolu de l’épreuve avec désormais 10 sacres. Au terme d’une première période maîtrisée et pleine d’intensité, les Rouges et Vertes semblaient en mesure de conjurer le sort. Mais la dernière demi-heure leur a nettement été fatale. Éprouvées physiquement, elles ont cédé trois fois, laissant éclater au grand jour les limites d’un collectif expérimenté, mais sans doute en fin de cycle. Cette désillusion est devenue le socle de plusieurs spéculations en ce qui concerne les joueuses du royaume chérifien.
Renouveler l’effectif ou miser sur l’expérience ?
Cette question se pose avec acuité, d’autant que le onze aligné par le sélectionneur Jorge Vilda comportait six joueuses âgées de 30 ans et plus : Khadija Er-Rmichi (35 ans), Aziza Rabbah (39 ans), Hanane Aït El Haj (30 ans), Najat Badri (37 ans), Ibtissam Jraidi (32 ans), et la capitaine Ghizlane Chebbak (34 ans), véritable phare dans la tempête, auteure du premier but et meilleure réalisatrice du tournoi.
Si Chebbak reste une valeur sûre qui a encore brillé dans l’obscurité marocaine, la capacité des autres cadres à tenir la cadence sur l’ensemble d’une compétition aussi exigeante que la CAN féminine soulève clairement plusieurs doutes et d’interminables interrogations. D’autant plus que le Maroc accueillera une nouvelle édition dès l’an prochain, avant une possible aventure mondiale en 2027, l’heure est désormais à une prise de décision stratégique.
Rajeunir, transmettre et gagner : le triple défi d’un pays-hôte
Accueillir une CAN est déjà une grosse pression pour une nation mais en organiser trois d’affilée, tout en préparant un mondial en ligne de mire, relève d’un véritable pari sans pareil. D’ailleurs, dans cette équation périlleuse, Jorge Vilda doit jouer serré : lancer les jeunes sans froisser les anciennes, maintenir l’identité tactique tout en injectant du sang neuf. Ce contexte pointilleux oblige l’idée d’un rajeunissement à prendre corps. Mais faut-il amorcer une rupture brutale ou installer une transition en douceur ?
Le timing plutôt court complique l’intégration des jeunes talents, tout comme la nécessité de rester compétitif à court terme. Trouver le juste milieu entre continuité et renouveau pourrait devenir la mission principale de Jorge Vilda, dont la marge de manœuvre sera étroitement surveillée après cette nouvelle déconvenue puisqu’un nouveau faux pas pourrait le mettre sur la sellette.