Face à la Nouvelle-Zélande, les Éléphants ratent le coche
La Côte d’Ivoire n’a pas réussi son entrée en matière au Canadian Shield, et s’incline (0-1) face à la Nouvelle-Zélande dans la nuit de samedi à dimanche, au BMO Field de Toronto. Avec un onze largement remanié, le sélectionneur Emerse Faé avait choisi de faire souffler ses cadres. Cédric Kipré, Mory Gbané et Luck Zogbé ont ainsi fêté leur première sélection, tandis qu’Emmanuel Latte Lath retrouvait la pointe de l’attaque en remplacement d’Amad Diallo, blessé. Malgré une entame timide, les Ivoiriens ont rapidement pris le contrôle du match, avec un pressing haut et une conservation du ballon de plus de 60 % du temps. Toutefois, ce contrôle ne s’est pas traduit par de la lucidité dans le dernier geste. Nicolas Pépé, trop individualiste par moments, manque de précision face au but, tandis que Latte Lath échouait sur le portier néo-zélandais Max Crocombe. À force de manquer, les Éléphants se sont exposés au pire.
Une inefficacité offensive criante
Face à des All Whites bien regroupés, les Ivoiriens ont multiplié les occasions sans réussir à concrétiser. Dès la 10e minute, Pépé s’illustre sans convaincre, puis Latte Lath bute sur Crocombe après une belle percée. Pépé, encore lui, voyait son tir s’envoler, avant que Crocombe ne repousse sa tentative sur corner à la 33e minute. La Côte d’Ivoire frappe dix fois au but avant la pause, mais sans inquiétude pour le gardien adverse, avec seulement trois tirs cadrés. Cette inefficacité offensive allait coûter cher. À la 41e, une perte de balle évitable de Mory Gbané au milieu permet à Elijah Just de partir en contre. L’ailier néo-zélandais croisait parfaitement sa frappe, laissant Badra Ali Sangaré impuissant, bien que fautif dans sa sortie. Sur leur seule frappe cadrée, les Néo-Zélandais ouvrent le score. Les Ivoiriens, dominateurs mais maladroits, rentraient frustrés aux vestiaires, conscients qu’ils venaient de se tirer une balle dans le pied.
Un sursaut trop tardif malgré des changements payants
Au retour des vestiaires, Emerse Faé réagit en injectant du sang neuf avec les entrées successives d’Adingra, Ibrahim Sangaré (55e), puis de Haller et Kessié (67e). L’effet fut immédiat : le rythme s’intensifia et la Côte d’Ivoire retrouve de la verticalité. À la 70e, Evann Guessand frôle l’égalisation, sa frappe étant sauvée in extremis sur la ligne. Les minutes s’égrenaient, et l’espoir ivoirien se heurtait à une défense néo-zélandaise héroïque. Dans les arrêts de jeu, Adingra fait trembler les filets… du mauvais côté du poteau : sa tête rase le montant droit (90e+2), ultime frisson d’une rencontre frustrante. Les champions d’Afrique, cueillis à froid malgré leur domination, quittent le terrain, la tête basse. Ils devront se remobiliser rapidement avant d’affronter le Canada, adversaire bien plus redoutable, ce mercredi. Une réaction est attendue, tant sur le plan du réalisme que de l’envie. Car cette défaite, malgré sa maigre ampleur, résonne comme un avertissement.
