Djibril Sidibé : du terrain malien aux bancs d’entraîneur, un parcours d’élite

Djibril Sidibé incarne l’âme du football malien. Cet ancien international des Aigles a marqué les esprits par son parcours riche, de ses débuts dans les quartiers de Bamako à une carrière professionnelle en Europe, en Israël et en Australie.

Aujourd’hui retraité, il se réinvente comme entraîneur et président de l’AS Élite de Korofina, tout en gérant une société de management sportif. Pour les abonnés de Carrefoot, passionnés par les légendes du foot africain, voici le portrait de cet homme qui est invité de notre webinaire du 06 octobre 2025 ayant pour thème : “Des terrains aux coulisses : Les autres visages du foot africain”.

Des rues de Bamako aux projecteurs européens

Fils de Mamadi Sidibé et Bintou Diallo, Djibril est né le 23 mars 1982 à Bamako. Il grandit dans une fratrie de 11 enfants, dont quatre sœurs, à Bamako. Malgré la perte tragique de trois de ses sept frères, il trouve dans le football une échappatoire. Dès 16 ans, il intègre l’Association Sportive de Korofina (ASKO) comme milieu défensif senior, après s’être formé dans l’équipe de quartier AS Bourapelé, sous la houlette de Bourama Traoré, alias “Boura Pelé”. Sans centre de formation structuré, c’est son talent brut qui le propulse.

En 1996, il rejoint le Centre Salif Keita (CSK), où il côtoie Seydou Keita et Amadou Coulibaly dans la troisième promotion. Sélectionné en équipe nationale cadette en 1999, il brille sans jamais fouler les pelouses de la première division malienne. Son parcours le mène en Italie pour des essais à l’Udinese et l’Inter Milan, avant de signer à l’AS Monaco en 2001. Pendant dix ans, il marque l’histoire du club : champion de France 2001, trois titres en Coupe Gambardella, et une présence régulière au milieu. Prêté à Bastia (2004-2005), il atteint la finale de la Coupe de France 2004 avec Châteauroux (2002-2008), puis s’impose à Sedan (2008-2010), malgré une perte de statut en 2009-2010.

Une aventure internationale : Israël, Australie et retour en France

En

2010, Sidibé s’envole pour le Maccabi Tel Aviv, où il décroche quatre championnats d’Israël et dispute la Ligue des champions, atteignant trois finales de Coupe d’Israël. De 2013 à 2014, il enchaîne avec Hapoel Ramat Gan et Hapoel Ashkelon, consolidant son palmarès. Son périple se poursuit en Australie pour deux saisons dans divers clubs, avant un retour en France en 2014 au Red Star FC, fraîchement promu en Ligue 2, où il boucle sa carrière pro sur un contrat de deux ans. Marié et père de sept enfants, dont trois filles, Sidibé a toujours cultivé une forme physique irréprochable, clé de sa longévité.

Au niveau international, il représente le Mali dès 1999 : Coupe d’Afrique cadette en Guinée, Coupe du Monde cadette en Nouvelle-Zélande, et Coupe d’Afrique junior 1998 en Égypte. Avec les Aigles seniors, sous Henri Kasperczak, il débute en 2001 par une victoire 2-0 contre l’Égypte, et participe aux CAN 2002 (Mali) et 2004 (Tunisie).

Reconversion : entraîneur et visionnaire à Korofin

Retraité, Sidibé se mue en entraîneur. Diplômé de la licence C CAF, il prend les rênes de l’AS Commune I (3e division malienne) pour un projet de trois ans visant la montée en D2, en collaboration avec la mairie de Bamako. Après avoir coaché l’AS Douane de Sikasso (deux ans) et assisté Moussa Keita et Cheick Oumar Keita, il s’engage à fond.

Aujourd’hui, il préside l’AS Élite de Korofina Nord, un club naissant doté d’une académie pour former les jeunes talents maliens, un clin d’œil à ses débuts modestes.

Son autre casquette ? “Management Sport”, sa société fondée en 2001, qui place des centaines joueurs en Europe, dont 75% âgés de 25-26 ans et le reste entre 17-22 ans.

À 43 ans, Djibril Sidibé reste une figure du foot malien. Son parcours est une ode au talent africain : un gamin de Bamako devenu champion, aujourd’hui bâtisseur de rêves.

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