Les clubs égyptiens font 100%, mais des finales pathétiques La CAF doit-elle changer de format ?
Ce samedi 25 mai 2024 consacre la finale retour de la Ligue des champions africaine de football 2023-2024 entre Ahly et ES Tunis. Les cairotes remportent la partie par un score de (1-0) après une finale aller nulle et vierge (0-0). Pire encore, l’unique but de la partie est marqué sur un contre-son-camp de Roger Aholou, milieu de terrain de l’Espérance de Tunis. La confrontation entre les deux géants africains a souvent tourné à l’avantage d’Ahly. Depuis 2021, les tunisois n’ont marqué aucun but contre leurs adversaires en 6 rencontres. Pour la 12 e fois de son histoire, « Le club africain du 20e siècle », tel qu’on le surnomme, est en phase devenir aussi celui du 21e siècle. Ahly domine de la tête et des épaules la LDC africaine et vient de disputer ainsi sa 17e finale de la compétition.
Il y a quelques jours auparavant, le 19 mai 2024, en finale retour de Coupe de la Confédération, les « Chevaliers blancs » du Caire, pour nommer l’autre éternel rival d’Ahly dans le bouillant derby du Caire, le Zamalek est sacré aussi champion après sa courte victoire sur le RS Berkane (1-0). Zamalek décroche ainsi son deuxième titre de la compétition malgré une défaite (2-1) au match aller au Maroc.
Le football africain en club de la saison 2023-2024, se résume ainsi donc à deux clubs égyptiens : Al Ahly et le Zamalek. Cependant, là n’est pas le plus choquant, d’autant plus qu’on ne peut nier leur talent. Mais, aussi bien qu’en finale de la Coupe de la Confédération que celle de la Ligue des champions, le spectacle a été tout simplement pathétique. Avec des finales pauvres en actions d’éclat et surtout en buts, nous avons assisté plutôt à des leçons de football défensif. Au total en quatre matchs, on enregistre seulement cinq buts pour surtout deux finales retours (1-0). Les matchs auxquels le public a eu droit étaient très fermés avec des joueurs crispés sur l’enjeu. Les schémas tactiques ont souvent pris le dessus sur la fluidité du jeu. Conclusion, nous avons assisté à des finales tristes à voir. Aussi, l’influence du public de l’équipe à domicile jouerait-elle négativement sur l’issue des matchs ?
De la nécessité de changer de format
Le 1er juin 2024, la Ligue des champions européenne, saison 2023-2024 va connaître son épilogue avec une finale unique à Wembley en Angleterre alors même que ni le Real Madrid, ni le Borussia Dortmund ne sont des clubs anglais. Et il en est ainsi depuis 1995-1996 avec le nouveau nom Ligue des champions et de nouvelles formules. Hors en Afrique rien n’a bougé depuis. D’abord, le fait de choisir une destination neutre pour la finale est une promotion pour le cuir rond et on pourrait en profiter chaque fois pour mettre en vedette la ville ou le pays le plus en vogue du moment. De plus, cette destination neutre équilibre les débats sur le terrain et au niveau des spectateurs avec à la solde une plus-value pour le pays qui accueille la finale évidement. Dans ce pays, le tourisme sportif sera boosté pour l’occasion avec des chiffres d’affaires pour les agences de voyage, les hôtels et le commerce en général. Enfin, sur le plan purement footballistique, le jeu sera décrispé. Tout se passe en un match, par conséquent les 22 acteurs vont se lâcher et offrir un beau spectacle pour le plus grand bonheur du continent africain. L’autre problème crucial qu’on ne saurait oblitérer dans cette analyse est l’obsolète règle du but à l’extérieur qui compterait doublement. Cette dernière règle est bannie déjà de l’Europe. Mais on se demande pourquoi la CAF s’obstine à la maintenir en Afrique ? Justement, elle est aussi la cause de beaucoup de manigances et de calculs. Deux pratiques qui tuent la beauté du foot.