
Beckham, Nedved, Trézéguet : les curieux héritages des stars chez les joueurs d’Al Ahly
Alors qu’Al Ahly joue sa survie face au FC Porto dans la nuit de lundi à mardi en Coupe du monde des clubs, l’équipe égyptienne attire l’attention pour une raison bien singulière : trois de ses joueurs portent les noms de légendes du football des années 2000. Dans un groupe A relevé, réunissant le Palmeiras flamboyant, l’Inter Miami de Lionel Messi et le FC Porto, Al Ahly semble être l’outsider. Face à un défi de taille, le club égyptien s’appuie sur des noms familiers pour tenter de créer la surprise : Beckham, Nedved, Trezeguet. Mais attention aux illusions puisqu’il ne s’agit pas des célèbres David, Pavel et David, mais bien de leurs homonymes égyptiens.
Des stars dans le nom, des espoirs dans les jambes
Karim « Nedved« , Ahmed Ramadan « Beckham » et Mahmoud « Trezeguet » n’ont en commun avec leurs glorieux aînés que leurs surnoms, hérités d’une tradition bien ancrée dans le centre de formation du club. C’est Badr Ragab, ancien entraîneur des jeunes d’Al Ahly, qui a instauré cette coutume. Son idée, c’est de stimuler l’ambition des espoirs du club en leur attribuant des noms de stars internationales, en fonction de leur style de jeu ou de leur ressemblance physique. « J’ai appelé Kareem Waleed « Nedved » car il me rappelait le joueur de la Juventus, et Mahmoud Hassan est devenu « Trezeguet » en raison de certains traits similaires à l’ancien attaquant français », explique Ragab. Une stratégie qui a porté ses fruits, notamment pour Trezeguet, aujourd’hui international égyptien, passé par la Premier League avec Aston Villa.
Même l’original David Trezeguet s’est prêté à la blague : « Les cheveux, on repassera, et ce n’est pas du tout le même poste. Mais je vais quand même demander à mon père s’il a déjà été en Égypte », a-t-il lancé en riant. Mais la tradition ne s’arrête pas aux hommages aux stars européennes. Mohamed Magdy, par exemple, est connu sous le nom d’ »Afsha« , expression populaire égyptienne signifiant « attraper des poules », un surnom affectueux donné par sa mère lorsqu’il était enfant. Mohamed Abdelmonem, autre produit d’Al Ahly aujourd’hui à Nice, porte quant à lui le sobriquet « Kahraba« , soit « électricité », une référence à son explosivité sur le terrain.
Une culture bien ancrée dans le football égyptien
Cette pratique des surnoms, qui remonte aux années 1980, s’explique en partie par la fréquence de certains prénoms, comme Mohamed ou Ahmed. Pour se démarquer, les joueurs adoptent des pseudonymes parfois inspirés de stars internationales, parfois issus du quotidien. Ainsi, Ahmed Hossam est devenu « Mido« , un nom qu’il a porté sur les pelouses d’Europe, de Tottenham à l’Ajax. Aujourd’hui, ses fils Hussein et Ali perpétuent ce surnom. D’autres exemples se demarquent comme Mohamed Abdelrazak, surnommé « Bazoka« , et Youssef Ibrahim, renommé « Obama » pour sa supposée ressemblance avec l’ancien président américain. À Al Ahly, ces surnoms sont bien plus que des fantaisies : ils incarnent des rêves, des parcours et une forme de lien entre générations, comme un pont invisible entre les terrains d’Égypte et les grandes scènes mondiales.