
Ghana : Baba Rahman dénonce les moqueries de ses coéquipiers européens
Le football ghanéen, porté par une histoire riche et des talents comme Asamoah Gyan ou Abedi Pelé, traverse une crise d’image. Baba Rahman, défenseur des Black Stars et joueur du PAOK en Grèce, a récemment tiré la sonnette d’alarme dans une interview accordée à Joy Sports.
Ses coéquipiers européens se moquent ouvertement des terrains ghanéens, qualifiés de « honte nationale » par le latéral. Ce cri du cœur révèle un problème structurel qui ternit la réputation du football ghanéen et appelle une action urgente de la Fédération Ghanéenne de Football (GFA) et des autorités.
Une humiliation sur la scène internationale
Baba Rahman, habitué aux pelouses impeccables des championnats européens, n’a pas mâché ses mots : « Vous rentrez au club après un rassemblement international, et vos coéquipiers se moquent du Ghana à cause des terrains sur lesquels nous jouons. C’est franchement une honte nationale. » Ces remarques, lancées lors d’une interview le 17 juin 2025, reflètent l’embarras ressenti par les joueurs ghanéens évoluant à l’étranger.
Le problème n’est pas nouveau. En 2024, la Confédération Africaine de Football (CAF) avait imposé une interdiction temporaire aux stades ghanéens, notamment le Baba Yara Stadium, pour non-conformité aux normes internationales. Bien que levée, cette sanction a révélé des lacunes persistantes.
Lors de la finale de la FA Cup 2024/25 à l’University of Ghana Sports Stadium, les supporters ont exprimé leur mécontentement face à l’état du terrain, jugé indigne d’un événement majeur. Rahman insiste : « C’est un problème sérieux qui nécessite une attention urgente. Je supplie les responsables : assurons au moins à l’équipe nationale un terrain décent. »
Les défis climatiques, une excuse limitée
Le climat ghanéen, avec ses pluies fréquentes et son humidité, complique l’entretien des pelouses. Baba Rahman le reconnaît : « Je comprends que la météo rend la maintenance difficile, mais il faut faire des efforts. » D’autres nations africaines, comme la Côte d’Ivoire, qui a accueilli la CAN 2023 avec des stades aux normes, prouvent que des solutions existent.
Le Ghana, qui a vu ses Black Stars briller en Coupe du Monde (quart de finale en 2010), ne peut se permettre de rester à la traîne. Les améliorations récentes au stade d’Accra, approuvé par la CAF pour les qualifications à la CAN 2025, montrent un début de progrès, mais Rahman appelle à une généralisation de ces efforts à travers le pays.
L’état des terrains ne touche pas seulement les Black Stars. Les équipes nationales féminines et de jeunes, ainsi que les clubs de la Ghana Premier League, souffrent également. Rahman souligne que des pelouses de qualité profiteraient à tous les niveaux du football ghanéen, renforçant la compétitivité et la formation des talents. La victoire historique de Bibiani Gold Stars en Premier League 2024/25 montre le potentiel du football local, mais sans infrastructures adéquates, ce potentiel reste bridé.