Au Mali, les Aigles lancent un ultimatum à la Fédération
Les joueurs de l’équipe nationale du Mali ont publié vendredi soir un communiqué dans lequel ils ont pointé du doigt la mauvaise gestion de la Fédération et menacé de boycotter les deux premières journées des éliminatoires de la CAN 2025 qui démarrent en septembre prochain.
Le football malien s’enfonce dans la crise. Le limogeage d’Eric Chelle n’a pas contribué à baisser la tension dans le nid des Aigles, au contraire la Fédération Malienne de Football (Femafoot) a jeté de l’huile sur le feu en actant cette décision qui n’a pas du tout plu aux joueurs. D’autant plus que le technicien de 46 ans présentait un bilan satisfaisant de 13 victoires, 5 nuls et 3 défaites en 21 matchs. Pour marquer leur désapprobation, les Aigles ont demandé à leurs dirigeants de revoir leur gestion de l’équipe nationale le cas échéant, ils se mettront à l’écart.
“Nous reconnaissons les efforts de l’État pour améliorer nos infrastructures, mais les résultats stagnent aussi à cause de la mauvaise gestion de nos dirigeants. Nous appelons les cadres de la fédération à prendre urgemment leurs responsabilités. Nous, les joueurs, sommes déterminés à représenter fièrement notre pays, mais nous avons besoin du soutien et de la vision éclairée de dirigeants résolus à hisser haut le Mali sur la scène internationale. C’est pourquoi, aujourd’hui, nous prenons nos responsabilités. Si la situation reste inchangée, nous nous réservons le droit de ne pas honorer la sélection et de ne pas participer aux prochains matchs de qualification. Par amour pour le Mali et pour notre pays, nous prenons cette décision délicate, mais nécessaire pour les prochaines générations. Cela doit cesser”, ont-ils écrit.
De l’autoritarisme
Après les péripéties vécues avant le match contre Madagascar (0-0, 4e journée des éliminatoires de la Coupe du monde 2026) et un voyage en Afrique du Sud quelques heures seulement avant le coup d’envoi en raison de plusieurs vols reportés, les Aigles ont finalement voyagé à bord d’un avion trouvé dans l’urgence. Ce qui n’a pas joué en leur faveur et a pesé psychologiquement et physiquement sur leurs organismes. Après ce match à la préparation tumultueuse, le capitaine Hamari Traoré avait pris les devants et demandé aux dirigeants de « prendre leurs responsabilités » dans un message sur les réseaux sociaux.
Il a été soutenu par l’ensemble de ses coéquipiers, une dénonciation commune donc vécue comme un pied de nez par la Fédération Malienne qui, dans une réponse à la plainte des joueurs, n’a pas proposé de solution au problème posé par ces derniers ni reconnu sa défaillance, mais leur a plutôt demandé de garder le silence. “Le Comité Exécutif a constaté avec regret, des sorties malheureuses sur les réseaux sociaux de certains joueurs. Les auteurs de ces actes doivent savoir que porter le maillot de l’équipe nationale est un privilège qui les oblige à un devoir de réserve. Le Comité Exécutif rappelle aux joueurs et aux encadreurs des sélections nationales que ce genre de comportement ne sied pas avec leur statut“, avait rappelé la Femafoot.
Avec la menace de boycotter les prochains matchs, la crise prend des proportions inattendues et la réaction de la Femafoot à l’ultimatum de ses joueurs sera sera scrutée de près.