Le grand bilan de la première journée des poules
Le rideau s’est levé sur la 35e édition de la Coupe d’Afrique des Nations au Maroc. Entre démonstrations de force, victoires arrachées au bout du suspense et tâtonnements tactiques, cette première journée a déjà dessiné une hiérarchie passionnante. Voici l’analyse détaillée des enseignements à tirer groupe par groupe.
Groupe A : Le Maroc en patron, la Zambie en résiliente
Pour le match d’ouverture, le Maroc a assumé son statut de favori à domicile malgré une entame nerveuse marquée par un penalty manqué. La délivrance est venue de la profondeur du banc avec Brahim Díaz et un retourné acrobatique spectaculaire d’Ayoub El Kaabi pour s’imposer 2-0 contre les Comores. De l’autre côté, le Mali peut nourrir des regrets après avoir dominé la Zambie sans parvenir à faire le break. La résilience zambienne a finalement payé avec une égalisation de Patson Daka à la 92e minute (1-1), laissant le Maroc seul aux commandes de la poule.
Groupe B : Les favoris s’imposent dans la douleur
L’Égypte et l’Afrique du Sud ont pris les trois points, mais la réduction de l’écart entre les “ogres” et les nations dites moyennes a été flagrante. L’Égypte a frôlé la correctionnelle face au Zimbabwe, ne s’imposant 2-1 que grâce à un but de Mohamed Salah dans le temps additionnel. L’Afrique du Sud a également dû batailler jusqu’à la 79e minute pour que Lyle Foster ne force la décision contre l’Angola (2-1). Ce groupe prouve que les individualités de classe mondiale restent le facteur X quand le collectif peine à faire la différence.
Groupe C : La Tunisie séduit, le Nigéria assure l’essentiel
Contrairement à son image habituelle de sélection défensive, la Tunisie a montré un visage offensif séduisant en dominant l’Ouganda (3-1). Le doublé d’Elias Achouri et la gestion du tempo par Ellyes Skhiri ont marqué les esprits. Le Nigéria a également rempli son contrat contre la Tanzanie (2-1), mais avec moins de sérénité. Si les Super Eagles ont confirmé leur potentiel spectaculaire, ils devront rassurer sur leur capacité à creuser des écarts définitifs face à des adversaires plus coriaces.
Groupe D : La maîtrise du Sénégal face au chaos de la VAR
Le Sénégal s’est imposé comme l’équipe la plus solide et la plus réaliste de ce début de compétition en surclassant le Botswana (3-0). Nicolas Jackson, auteur d’un doublé, a porté une animation offensive déjà bien huilée. En revanche, la victoire 1-0 de la RD Congo sur le Bénin reste entachée d’une polémique majeure. Une panne technique de la VAR à la 53e minute a empêché l’arbitre de siffler un penalty flagrant pour les Guépards après une main de Chancel Mbemba. Le Bénin ressort frustré, victime d’un dysfonctionnement technologique inédit.
Groupe E : Le festival algérien et le miracle burkinabè
L’Algérie de Vladimir Petković a envoyé un signal fort en s’imposant largement 3-0 face au Soudan. Portés par un Riyad Mahrez chirurgical, auteur d’un doublé, les Fennecs ont affiché une efficacité offensive et une solidité défensive retrouvées. Le Burkina Faso a connu un scénario bien plus éprouvant face à la Guinée Équatoriale. Menés au score, les Étalons ont fait preuve d’une immense force de caractère pour renverser la vapeur dans le temps additionnel grâce à Georgi Minoungou et Edmond Tapsoba (2-1).
Groupe F : Solidité défensive et déséquilibres tactiques
Dans le “groupe de la mort”, le Cameroun et la Côte d’Ivoire l’ont emporté sur la plus petite des marges (1-0). Le Cameroun a brillé par sa résilience, protégé par une charnière Nouhou Tolo – Samuel Kotto et un Devis Epassy impérial dans les buts. La Côte d’Ivoire, bien que victorieuse du Mozambique, doit corriger son manque de réalisme axial. Si les ailiers Yan Diomande et Amad Diallo ont été percutants, la titularisation de l’ailier Wilfried Zaha en pointe au détriment d’un vrai numéro 9 comme Jean-Philippe Krasso a créé une incohérence tactique notable.