Habib Beye désigne ses favoris et outsiders

À deux jours du coup d’envoi de la Coupe d’Afrique des Nations 2025 au Maroc, Habib Beye, ancien international sénégalais et actuel entraîneur du Stade Rennais, s’est longuement confié à RFI. L’occasion pour lui de livrer une analyse lucide sur l’évolution de la compétition, ses favoris et les clés du succès dans un tournoi devenu ultra-exigeant.

Une CAN plus forte et plus homogène que jamais

Pour Habib Beye, qui a disputé la CAN à quatre reprises avec les Lions de la Téranga, la compétition a pris une nouvelle dimension. « La CAN a toujours occupé une place centrale dans le cœur des Africains, mais aujourd’hui elle a pris une dimension supplémentaire. C’est devenu un rendez-vous incontournable, non seulement pour les joueurs africains mais aussi pour les passionnés de football mondial », a-t-il déclaré.

Le niveau s’est élevé, avec une homogénéité inédite : autrefois dominée par quelques grandes nations, elle voit désormais des équipes comme le Cap-Vert capables de bousculer la hiérarchie. La présence massive de joueurs africains dans les grands clubs européens tire tout le continent vers le haut. Pour Beye, c’est avant tout une fête, un moment d’unité et de fierté.

La clé du succès à la CAN

Au-delà des effectifs, ce qui fait la différence, c’est la forme au bon moment. « La CAN intervient à une période très particulière du calendrier : certains joueurs viennent de disputer cinq mois intenses en club et peuvent être fatigués », confie Habib Beye à RFI. Avec très peu de jours de préparation (libération tardive des joueurs), les sélectionneurs doivent trouver la bonne alchimie en un temps record.

Le Maroc bénéficie d’un avantage majeur en tant que pays hôte, à l’image de la Côte d’Ivoire victorieuse chez elle. « Ce n’est donc pas forcément la nation la plus “riche” sur le papier qui gagne, mais celle qui aligne le plus de joueurs en pleine possession de leurs moyens et crée une dynamique de groupe. »

Les favoris et les outsiders selon Habib Beye

Interrogé sur les équipes à suivre, Beye désigne clairement ses favoris :

  • Le Maroc, à domicile, avec une série impressionnante et l’effet public.
  • La Côte d’Ivoire, tenante du titre et dotée d’un effectif très dense.
  • Le Nigeria, capable de toujours répondre présent dans les grands rendez-vous.
  • Et surtout le Sénégal, son « favori ultime » : « C’est très important qu’on aille chercher cette deuxième étoile. » Une équipe qui mélange jeunesse et cadres, avec régularité et ambition.
    Côté outsiders, il évoque la RDC et d’autres nations émergentes, prêtes à créer la surprise dans un tournoi où rien n’est joué d’avance.

Habib Beye n’a pas mâché ses mots sur le calendrier FIFA. Le report de la CAN pour laisser place à la Coupe du monde des clubs l’a profondément agacé : « Aux yeux de Gianni Infantino, c’était plus important d’avoir la Coupe du monde des clubs que la CAN à cette période-là. »

Libérer les joueurs seulement six jours avant le début est insuffisant et dévalorise le tournoi. Le coach sénégalais appelle à garantir au minimum dix à quinze jours de préparation, comme pour la Coupe du monde ou l’Euro. À travers ces mots, Habib Beye rappelle avec force pourquoi la CAN reste un joyau du football africain.

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