Les supporters algériens face à l’épreuve des frontières

La Coupe d’Afrique des Nations 2025 commence dans cinq jours et les supporters algériens se préparent à vivre un moment de communion autour de leurs Fennecs. Pour eux, suivre l’équipe nationale est devenu un acte de fidélité, une manière de prolonger la passion dans les stades marocains. Mais cette ferveur se heurte à une réalité complexe. Là où d’autres supporters africains envisagent leur voyage comme une fête, les Algériens doivent composer avec un parcours semé d’embûches, où la politique et la logistique s’entremêlent pour transformer l’aventure en véritable défi.

Le visa électronique, une formalité devenue symbole

La première barrière se dresse dès le départ à travers l’instauration d’un visa électronique. Jusqu’ici, le Maroc était accessible sans formalités particulières pour les Algériens. Mais depuis septembre, une autorisation électronique de voyage est devenue obligatoire. Si le processus est en théorie simple et gratuit via l’application Yalla, certains intermédiaires ont tenté d’en tirer profit en proposant ce document à des prix abusifs. La CAF et le Comité d’Organisation Local ont dû rappeler avec insistance que ce visa ne coûte rien, afin de protéger les supporters contre les arnaques. Cette exigence, introduite à quelques semaines seulement du coup d’envoi, illustre combien la passion des supporters se trouve désormais conditionnée par des contraintes administratives inédites.

Des trajets détournés, une passion mise à l’épreuve

Au-delà des formalités, c’est la fermeture des frontières terrestres et aériennes qui complique tout. Plus aucun vol direct n’existe entre l’Algérie et le Maroc, obligeant ainsi les supporters à emprunter des itinéraires détournés. L’escale en Tunisie reste la solution la plus courante, avec des vols Alger–Casablanca via Tunis. Mais les prix dépassent fréquemment les 400 euros pour un aller simple et un aller-retour sur la durée de la compétition peut atteindre 700 euros. D’autres choisissent de passer par la France ou l’Espagne, mais ces options rallongent encore le voyage et alourdissent la facture. Pour des milliers de passionnés, ce déplacement devient une véritable épreuve financière et organisationnelle, où l’amour du football se mesure à la patience et au sacrifice.

La politique comme frein de l’élan du football

Ce qui devrait normalement être une aventure joyeuse se transforme en un parcours du combattant. Les supporters algériens, portés par leur passion, paient le prix fort pour vivre la communion de la CAN. Leur détermination contraste avec l’esprit de fête que la compétition est censée incarner, rappelant que le football reste parfois traversé par les réalités politiques. Une fois encore, la diplomatie s’invite dans le sport et ce sont les fans qui en subissent les conséquences les plus concrètes. Malgré les obstacles, les supporters algériens ne renoncent pas. Leur voyage, aussi complexe soit-il, témoigne de la force d’une passion qui transcende les frontières et les rivalités. Dans les stades marocains, leurs chants et leurs couleurs résonneront comme un symbole de fidélité et de courage, car au-delà des contraintes administratives et logistiques, la CAN demeure avant tout une célébration du football africain.

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