Assane Diao, CAN et blessure : Fabregas sort du silence après le match face à la Roma
Déjà contrarié par le départ d’Assane Diao à la Coupe d’Afrique Nations Maroc 2025, Cesc Fabregas est sorti du silence ce lundi après le match face à la Roma. Le technicien espagnol a livré un témoignage fort sur la gestion du joueur, sa blessure et les pressions entourant sa sélection, dans un discours aussi lucide que tranchant.
Cesc Fabregas n’a pas mâché ses mots. En conférence de presse d’après-match face à la Roma, disputé ce lundi, l’entraîneur espagnol est revenu longuement sur la situation d’Assane Diao, convoqué en sélection alors qu’il revenait à peine de plusieurs mois d’absence. Une prise de parole marquée par la frustration, mais surtout par une inquiétude sincère pour l’avenir du jeune international sénégalais.
Le technicien explique avoir été conscient du risque dès le départ. Son joueur devait rejoindre sa sélection le lendemain de la rencontre, pour une absence estimée à cinq semaines. Un timing délicat, selon lui, pour un élément resté éloigné des terrains durant près de huit mois et qui n’avait disputé que trois matchs sur cette période. Malgré tout, le choix a été fait de l’aligner : « Il n’aurait pas dû jouer, mais je me suis dit : prenons le risque », a reconnu Fabregas, assumant pleinement sa décision.
Au-delà de l’aspect sportif, l’ancien international espagnol dénonce surtout la pression exercée autour du joueur. Il révèle avoir demandé, sans succès, une faveur afin qu’Assane Diao ne soit pas emmené à la CAN, estimant que sa condition physique ne le permettait pas encore. La réponse reçue l’a profondément marqué : en cas de refus, le joueur ne serait pas retenu pour le Mondial. Une situation jugée « désagréable » par Fabregas, qui y voit un poids mental excessif pou un joueur de seulement 20 ans.
Pour l’entraîneur, le problème dépasse un simple désaccord entre club et sélection. Il touche à la protection des jeunes talents. « Si un joueur joue avec la peur à 20 ans alors qu’il a toute une carrière devant lui, c’est une erreur », a-t-il martelé, regrettant un contexte où le long terme passe parfois après l’urgence des échéances internationales. Ces déclarations, faites à chaud après la rencontre face à la Roma, illustrent une nouvelle fois les tensions récurrentes entre clubs et sélections, particulièrement lorsqu’il s’agit de joueurs en phase de retour de blessure. Et replacent, au cœur du débat, la question de la gestion humaine et sportive des jeunes internationaux africains.
Entre ambition internationale et préservation de la carrière, le cas de Assane Diao rappelle que le talent ne suffit pas : encore faut-il lui offrir le temps et les conditions nécessaires pour grandir sans se brûler les ailes.