Les 9 buts d’une légende, un record qui défie le temps
En 1974, la neuvième édition de la Coupe d’Afrique des Nations, organisée en Égypte, est entrée dans l’histoire grâce au sacre du Zaïre (aujourd’hui la République Démocratique du Congo) et, surtout, à l’extraordinaire performance individuelle de son attaquant étoile, Ndaye Mulamba, surnommé “Mutumbula” (l’Écraseur). Au cours de ce tournoi, il a établi un record qui, un demi-siècle plus tard, reste inégalé : 9 buts inscrits.
Le festival offensif de Mulamba a débuté dès la phase de groupes. Dans la première rencontre contre la Guinée, le Zaïre s’impose 2-1, et Ndaye Mulamba s’illustre immédiatement en signant un doublé. Il ne s’arrête pas là : lors du troisième match, contre Maurice (victoire 4-1), il ajoute une unité à son compteur personnel, portant son total à trois buts dès les deux premières sorties de son équipe.
En demi-finale, face à l’Égypte, pays hôte et favori, Mulamba a été le bourreau de la nation. Il inscrit un doublé capital qui permet au Zaïre de s’imposer 3-2 au terme d’un match haletant, propulsant son équipe en finale avec un total personnel porté à cinq réalisations.
La finale contre la Zambie fut si épique qu’elle dut être rejouée. Lors de la première confrontation, qui s’achève sur un score de 2-2 après prolongations, Mulamba est encore le sauveur : il inscrit les deux buts zaïrois, portant le score à 7. Deux jours plus tard, pour la finale rejouée, l’attaquant ne tremble pas. Il marque les deux buts qui scellent définitivement le sort du match (victoire 2-0), et offre le trophée continental à son pays.
Ce qui rend ce record si légendaire, c’est sa résistance à l’épreuve du temps, y compris face à l’expansion du tournoi. Aujourd’hui, la CAN compte 24 équipes et se déroule sur un plus grand nombre de matchs, offrant théoriquement plus d’opportunités de marquer. Pourtant, des attaquants de classe mondiale comme Samuel Eto’o, Didier Drogba, Sadio Mané ou Mohamed Salah n’ont jamais réussi à dépasser cette marque.