Hugo Broos visé par une plainte avant la CAN 2025

À quelques jours du coup d’envoi de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2025 au Maroc, les Bafana Bafana sont au cœur d’une tempête extra-sportive. Hugo Broos, leur sélectionneur belge, fait l’objet d’une plainte pour propos racistes et sexistes déposée par le United Democratic Movement, parti de la coalition gouvernementale, auprès de la Commission sud-africaine des Droits de l’homme.

Les mots qui ont tout déclenché

Tout part d’une conférence de presse où Hugo Broos, agacé par le retard d’un joueur, s’est lâché sur le jeune défenseur Mbekezeli Mbokazi, coupable d’avoir raté son vol depuis Durban.

« C’est un nouvel exemple du comportement peu professionnel de nombreux footballeurs sud-africains. C’est un garçon noir, mais il va quitter mon bureau comme un garçon blanc, car je ne peux pas l’accepter », a lancé le technicien de 73 ans. Une phrase immédiatement perçue comme une référence raciale inacceptable dans un pays encore profondément marqué par l’Apartheid.

Dimension sexiste en plus

Broos n’en est pas resté là. Il a ensuite visé la manageuse du joueur : « Je sais pourquoi tout cela arrive. Il se prend tout d’un coup pour une star. Cette petite femme est sa manageuse et pense connaître le football. Si elle était un peu plus intelligente, elle aurait attendu la fin de la Coupe d’Afrique et même celle de la Coupe du Monde pour recevoir des offres d’autres équipes. »

Des mots qui ajoutent une couche sexiste à la polémique et font bondir dans un pays où le football a longtemps servi d’outil de réconciliation nationale après les années sombres.

La SAFA monte au créneau

Face à l’onde de choc, la Fédération sud-africaine (SAFA) a publié un communiqué détaillé pour défendre son sélectionneur. Elle réfute catégoriquement toute accusation de racisme ou de sexisme, affirmant que les propos ont été « déformés et sortis de leur contexte ».

Selon la SAFA, Hugo Broos parlait uniquement de discipline et de professionnalisme dans un moment de frustration. L’instance évoque même une « barrière linguistique » qui aurait mal fait passer le message.

Le coach lui-même s’est exprimé : « Il est regrettable que ma vive réprimande du comportement du joueur et mes commentaires ultérieurs aient été interprétés à tort comme du racisme et du sexisme. »

Un bilan sportif qui contraste

La SAFA rappelle que depuis mai 2021, Hugo Broos n’a jamais fait l’objet de plainte interne pour discrimination. Au contraire, elle vante son rôle clé dans la renaissance des Bafana Bafana : médaille de bronze à la CAN précédente, qualification historique pour le Mondial 2026 (première depuis 2010). Pour les propos sur l’agent, la Fédération assure qu’il s’agissait de critiquer une logique de profit immédiat, pas une attaque sexiste.

Trente ans après la fin de l’Apartheid, l’Afrique du Sud reste hypersensible à tout ce qui touche à la race ou au genre. Le football, symbole fort sous Mandela et Tutu, se retrouve une nouvelle fois au centre des débats sociétaux. La SAFA appelle au calme et au soutien avant la CAN, mais la plainte déposée le 11 décembre risque de peser lourd.

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