Le Maroc favori… mais l’histoire de la CAN lui donne-t-elle raison ?
Le Maroc s’avance vers la Coupe d’Afrique des Nations 2025 (CAN) avec un statut flatteur de favori. Après avoir marqué l’histoire en devenant la Première Nation Africaine à atteindre les demi-finales d’une Coupe du Monde en 2022, les Lions de l’Atlas possèdent aujourd’hui une crédibilité et un effectif de niveau mondial. Pourtant, cette aura internationale contraste étrangement avec un palmarès continental étonnamment modeste. Si le talent de la génération actuelle est indéniable, un lourd passif pèse sur leurs épaules : le Maroc peut-il enfin traduire son excellence globale en domination africaine, ou l’histoire récente de la CAN condamnera-t-elle une nouvelle fois ses ambitions ?
L’aura mondiale : un statut de favori incontestable
Le statut de favori du Maroc n’est plus à discuter. Des joueurs clés évoluant dans l’élite européenne, comme Achraf Hakimi, Noussair Mazraoui, Sofyan Amrabat, Youssef En-Nesyri et Ayoub El Kaabi confèrent à l’équipe une colonne vertébrale solide et expérimentée. L’épopée au Qatar a prouvé la capacité de cette sélection à gérer la pression des grands matchs et à imposer une discipline tactique remarquable sous la houlette de Walid Regragui. Cette stabilité et cette expérience au plus haut niveau mondial sont des atouts majeurs qui distinguent le Maroc des autres prétendants africains, le plaçant logiquement au sommet des pronostics pour la CAN 2025.
Le fardeau de l’histoire : 1976, une date trop lointaine
C’est en confrontant cette excellence mondiale à l’histoire du Maroc en Coupe d’Afrique des Nations que le doute s’installe. Le palmarès des Lions de l’Atlas sur leur propre continent est d’une sobriété déconcertante pour une nation de ce calibre. Leur unique triomphe remonte à 1976, il y a près d’un demi-siècle. Depuis lors, malgré dix-huit participations, l’équipe n’a plus jamais remporté le titre et n’a plus accédé aux demi-finales depuis la finale perdue en 2004. Ce décalage entre le potentiel actuel et la réalité historique crée un poids psychologique considérable.
Des échecs récents récurrents au niveau continental
L’analyse des vingt dernières années de la CAN révèle la difficulté du Maroc à gérer les réalités du football africain. Après la désillusion de 2004, le pays a enchaîné les éliminations précoces et les sorties dès la phase de groupes. Même avec des effectifs talentueux, l’équipe a buté de façon récurrente sur les quarts de finale (2017, 2021) ou les huitièmes de finale (2019, 2023).
2026, réussiront-ils à vaincre le doute ?
La Coupe d’Afrique des Nations est un laboratoire où les règles du football mondial ne s’appliquent pas toujours. Le défi du Maroc en 2025 est donc double : non seulement performer à la hauteur de son potentiel mondial, mais surtout prouver qu’il est capable de s’adapter et de triompher dans ce contexte africain exigeant, face à des géants du tournoi comme l’Égypte, le Cameroun, le Nigéria, l’Algérie ou la Côte d’Ivoire. La confirmation de leur statut de favori passera inévitablement par l’effacement de ce passé difficile et l’écriture d’une nouvelle page qui, enfin, mettra un terme à la longue attente d’un second sacre africain. Le Maroc doit prouver que son exploit mondial n’était pas un pic isolé, mais le prélude à une ère de domination continentale.