Salah écarté, une crise à gérer avant la CAN

Liverpool a surpris tout le monde en envisageant d’écarter Mohamed Salah du déplacement européen, une mesure qui traduit un malaise bien plus profond qu’un simple choix sportif. À travers cette décision, le club semble vouloir répondre fermement aux propos du joueur, révélant une fracture désormais difficile à ignorer.

Une sanction inattendue et un malaise grandissant

La relation entre Mohamed Salah et les supporters des Reds a toujours été marquée par un profond respect, nourri par des années de performances exceptionnelles. Mais la dynamique a récemment changé, portée par un climat sportif tendu et une saison où rien ne semble fonctionner comme prévu. Face à cette situation le joueur de 33 ans estime qu’on lui attribue des torts qu’il ne mérite pas, comme si la moindre fissure de l’équipe devait spontanément lui être associée. Relégué sur le banc lors des trois derniers matchs et ouvertement en désaccord avec son entraîneur, Salah a exprimé son profond malaise. “J’ai l’impression que le club m’a laissé tomber. C’est vraiment ce que je ressens. Je pense qu’il est évident que quelqu’un a voulu me faire porter toute la responsabilité. On m’a fait beaucoup de promesses cet été et pour l’instant, je suis sur le banc depuis trois matchs, donc je ne peux pas dire qu’ils aient tenu leurs promesses. J’ai dit à plusieurs reprises que j’avais de bonnes relations avec l’entraîneur et, tout à coup, nous n’avons plus aucune relation. Je ne sais pas pourquoi, mais il me semble que quelqu’un ne veut pas de moi au club. C’est inacceptable pour moi. Je ne comprends pas pourquoi cela m’arrive. Je ne comprends pas.” a-t-il lâché. Ses propos ont provoqué un séisme au niveau de la presse anglaise et au sein du club. La conséquence immédiate est que Mohamed Salah, malgré une séance d’entraînement effectuée normalement ce lundi matin, pourrait être écarté du déplacement à Milan en Ligue des champions. D’après plusieurs sources, la direction de Liverpool et Arne Slot auraient choisi de le sanctionner, une décision clairement motivée par des raisons disciplinaires.

Salah et le club au bord de la rupture

Si les critiques se sont emballées, c’est aussi en raison d’une saison complexe, l’une des plus délicates que Salah ait traversées depuis son arrivée en Angleterre. Avec 5 buts, 2 passes décisives et 3 contributions secondaires en 19 matchs, l’attaquant affiche des statistiques en baisse, loin de ses standards habituels. Mais ces chiffres reflètent moins sa performance individuelle qu’un contexte global où Liverpool peine à trouver son souffle. Entre blessures, manque de cohésion et décisions techniques discutées, l’équipe avance sans repères avec 5 défaites, 2 nuls et 3 victoires en 10 matchs. Pourtant, une partie des supporters et observateurs trouve plus simple de faire de Salah le responsable idéal. Cette logique, Salah la rejette fermement. En privé comme en public, il refuse de laisser cette narration s’installer. Il rappelle qu’il n’a jamais triché, qu’il a fait de son mieux sur chaque match, même quand le collectif sombrait. « J’ai tant fait pour ce club. Le respect, c’est tout ce que je demande. Je n’ai jamais compté mes efforts et je n’accepte pas qu’on me rende responsable de tout. » Ces propos n’arrivent pas comme une attaque, mais comme un cri du cœur, l’expression d’un joueur qui se sent incompris. Il veut que l’on distingue la réalité du jugement facile, que l’on regarde l’ensemble plutôt que de pointer du doigt. Salah rappelle aussi qu’il n’a jamais refusé ses responsabilités. Mais il souhaite que l’on reconnaisse que Liverpool est en difficulté pour plusieurs raisons, pas seulement parce que son compteur statistique est moins brillant qu’avant. Le débat actuel, trop souvent centré sur sa personne, le pousse à se défendre alors qu’il préférerait parler uniquement football. Et cela ajoute une pression supplémentaire au moment où il doit se préparer pour la plus grande compétition africaine.

Salah face à la CAN : oublier Liverpool et répondre à l’attente d’un pays.

À l’approche de la Coupe d’Afrique des Nations Maroc 2025, Mohamed Salah sait qu’il doit mettre de côté la tempête qu’il traverse à Liverpool pour se concentrer pleinement sur un objectif devenu vital : guider l’Égypte vers un huitième titre continental. Le capitaine des Pharaons pour sa cinquième participation sera au Maroc où la compétition se tiendra du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026 avec une pression immense, mais aussi avec l’expérience de deux finales perdues qui le hantent encore. Au Gabon en 2017, l’Égypte s’était inclinée 2–1 face au Cameroun. En 2021, cette-fois ci au Cameroun, les Pharaons avaient encore chuté, cette fois aux tirs au but contre le Sénégal après un 0–0 étouffant sur 120 minutes. Ces échecs nourrissent aujourd’hui la détermination de Salah, décidé à transformer la frustration en force. D’autant que lors de la dernière édition, l’Égypte a été éliminée dès les huitièmes de finale, encore aux tirs au but, par la RD Congo, un scénario difficile à accepter pour une nation habituée au sommet. Malgré les critiques et l’agitation qu’il laisse derrière lui en Angleterre, Salah n’a plus le droit à l’erreur : il doit réussir un grand tournoi, porter son équipe et tenter enfin de ramener un trophée que tout un peuple attend depuis plus d’une décennie.

Le joueur élu deux fois meilleur joueur africain de l’année (2017 et 2018) vit cette situation avec une frustration palpable, mais refuse de s’apitoyer. Pour lui, la seule réponse valable reste le terrain, même si la pression qu’il porte aujourd’hui dépasse largement le cadre sportif. Cette tension nouvelle laisse planer un doute : Salah reste-t-il encore perçu comme le héros qu’il a été, ou devient-il le symbole d’un Liverpool en perte de vitesse ?

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