Histoire et héritage du football africain : Adama Guira éclaire les enjeux du présent et les promesses de demain

Dans une atmosphère chaleureuse et fraternelle, le webinaire organisé autour du thème «Histoire et Héritage du Foot Africain» a réuni les passionnés du football autour d’un invité de marque : Adama Guira, ancien international burkinabè, aujourd’hui chargé du développement au sein de l’UFOA-B. Maîtrisant son sujet avec aisance, Guira a livré une réflexion dense, ponctuée de souvenirs, d’analyses et de perspectives.

Héritage, icônes et transmission : une mémoire à valoriser

L’un des premiers constats posés par l’ancien Étalon concerne la richesse du patrimoine footballistique africain, trop souvent sous-estimée. Il insiste sur l’importance de préserver la mémoire des grandes figures du continent, non seulement pour l’histoire, mais aussi pour inspirer les générations futures : « Les icônes ne sont pas assez valorisées. Il faut mieux faire pour les valoriser, ces légendes qui ne sont plus seulement africaines mais mondiales. »

En citant Okocha, Adebayor, Eto’o ou encore Yaya Touré qu’il considère comme « l’un des meilleurs milieux au monde », Guira plaide pour une reconnaissance à la hauteur de leur impact. Il rappelle aussi combien les grandes compétitions ont façonné son propre parcours : « La CAN est bien structurée et ce genre de compétition m’a inspiré et peut inspirer les générations à venir. »

Afrique du Sud 2010, le point de bascule du football africain

Pour Guira, un tournant majeur s’est opéré avec la Coupe du Monde 2010, première organisée sur le sol africain. Cet événement a marqué un changement de paradigme dans la perception et la structuration du football continental. « La Coupe du Monde en Afrique du Sud a mis l’Afrique à un niveau où elle n’était pas. Les choses s’améliorent positivement.», confia-t-il. Ce progrès se reflète aussi dans les dynamiques internes des sélections. Même après la fin des convocations, l’esprit de fraternité perdure : « L’ambiance est restée conviviale et fraternelle même après la sélection aujourd’hui. »

UFOA-B : structurer, former et relier

Aujourd’hui chargé du développement au sein de l’UFOA-B, Adama Guira agit à plusieurs niveaux : compétitions U17 et U20, rapports techniques, idées de développement et surtout articulation entre la CAF et les fédérations nationales. Cette vision globale se traduit par des actions concrètes à travers les ateliers de formation pour entraîneurs et arbitres, l’accompagnement des jeunes talents et la mise en place de structures durables.

Interrogé sur l’élimination du Burkina Faso lors de la dernière campagne pour la coupe du monde 2026, Guira n’élude pas la déception : « On a été un peu lésé, mais on a tourné la page. ». Il reste néanmoins confiant dans le potentiel de l’équipe actuelle, qu’il qualifie sans détour : « C’est la génération la plus talentueuse. » Même si elle n’a pas encore atteint le niveau d’engagement de celle de 2013, elle dispose, selon lui, de toutes les cartes en main pour briller, à condition de « peaufiner quelques ajustements ». Il rappelle aussi que la Coupe d’Afrique des Nations laisse aucune place à la complaisance. Pour l’ancien joueur de Lens, « Il n’y a pas de match facile à la CAN. Il ne faut sous-estimer aucune équipe et aller étape par étape. »

Pronostics et coups de cœur

À l’approche de la prochaine CAN, Adama Guira livre ses prédictions. Il voit le Burkina Faso atteindre le dernier carré, aux côtés du Sénégal, du Maroc et du Gabon. Il reste plus réservé sur la Côte d’Ivoire : « Je ne les sens pas trop. La petite surprise peut venir du Gabon. Mais attention, la Tunisie a une bonne équipe. ». Il pointe notamment un manque de stabilité chez les Éléphants qui ont utilisé trop de joueurs, ce qui a gâché les automatismes. À l’inverse, il salue la montée en puissance des Lions de la Teranga sous la houlette du nouveau sélectionneur : « Le début des Sénégalais a un peu tâtonné, mais ils sont en train de mettre en place un groupe redoutable. »

Avant de clore l’échange, Adama Guira a répondu aux questions des internautes avec disponibilité avant de saluer l’initiative de Carréfoot : « C’est une bonne plateforme et une très bonne initiative ce genre d’émission. C’est avec plaisir que nous participons et continuons à servir le football d’une autre manière. »

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