
Luca Zidane, un problème ou une solution ?
Le football algérien est en ébullition depuis l’annonce de la convocation de Luca Zidane par Vladimir Petkovic. À 27 ans, le gardien de Grenade en Segunda División espagnole, fils de la légende Zinédine Zidane, pourrait faire ses grands débuts avec les Fennecs pour les matchs cruciaux des éliminatoires à la Coupe du Monde 2026 contre la Somalie (9 octobre à Oran) et l’Ouganda (14 octobre à Tizi Ouzou).
Deux semaines seulement après l’approbation de la FIFA pour son changement de nationalité sportive, motivé par ses origines paternelles algériennes, cette arrivée suscite autant d’enthousiasme que de controverses. Est-ce un coup de maître ou une épine dans le pied des Verts ?
Un choix assumé par Petkovic : du mérite avant le nom
Vladimir Petkovic n’a pas mâché ses mots lors de sa conférence de presse du 2 octobre. “Je pense que si Zidane a été convoqué, c’est qu’il le mérite. Je suis convaincu qu’avec ses caractéristiques, parce que c’est un joueur qu’on suit depuis longtemps, il peut nous apporter d’autres qualités dans le groupe”, a déclaré le sélectionneur suisse, balayant d’un revers de main les soupçons de favoritisme. Et d’ajouter : “Est-ce qu’il sera le gardien numéro 1 ? C’est prématuré d’en parler maintenant.”
Ce n’est un secret pour personne : depuis son arrivée en février 2024, Petkovic cherche un remplaçant fiable au poste de gardien, miné par des performances en dents de scie. Alexis Guendouz (29 ans, MC Alger), titulaire récent mais critiqué pour ses erreurs, et Oussama Benbot (30 ans, USM Alger) peinent à rassurer. Anthony Mandrea (28 ans, Caen en Ligue 2), écarté depuis septembre, voit d’un mauvais œil cette concurrence accrue, comme le souligne DZ Foot : “Il doit voir d’un très mauvais œil la première de Luca Zidane en sélection.”
Luca Zidane, formé au Real Madrid et passé par Rayo Vallecano et Eibar, apporte un CV solide en Liga et Segunda. Titulaire lors des quatre premiers matchs de Grenade cette saison (un nul, trois défaites), il a encaissé dix buts avant d’être mis sur le banc contre Leganés (0-2). Pour certains, sa venue “vient pallier un besoin urgent, vu les performances en dents de scie de Guendouz ou Benbot“. Une solution technique, donc, pour une Algérie leader du groupe G avec 19 points, à une victoire de la qualification mathématique au Mondial 2026.
Réactions mitigées : fierté nationale ou “coup médiatique” ?
En Algérie, l’accueil est contrasté. TSA et La Gazette du Fennec ont traité l’info sobrement, saluant l’injection de sang neuf aux côtés de Rafik Belghali (Hellas Vérone), Mehdi Dorval (Bari) et Samir Chergui (Paris FC). Mais sur les réseaux, les avis divergent. Un supporter tempête : “Y’a aucun problème arrêtez votre propagande, il est le bienvenu, et sera très accueilli comme tout nouveau sélectionné. Il a du sang Algérien, il a le droit de défendre les couleurs du pays d’origine de son père et ses grands parents. WELCOM LUCA.”
Un autre renchérit : “C’est un problème pour personne en Algérie au contraire. Ça pourrait être une véritable solution. Depuis Mbolhi les gardiens sont soit très mauvais soit très vieux. Donc un gardien qui alterne entre Liga et Liga hypermotion à seulement 27 ans c’est magnifique !”
À l’inverse, Olivier Le Sourt exprime des doutes : “Tu m’étonnes qu’il est heureux. C’est le rêve de tout gardien moyen, de jouer avec une sélection nationale… Avec l’Algérie sans gardien, il a une voie royale même sans être un top player. N’importe qui aurait dit oui… Le moindre gardien émergent de qualité passera devant.”
Ces réactions font écho à la presse française, où L’Équipe note que “tout va très vite pour Luca Zidane“, et 20 Minutes ironise sur la rapidité du processus. Luca lui-même a réagi avec sobriété sur Instagram, postant la liste officielle sans commentaire, un geste perçu comme humble et déterminé.
Luca Zidane arrive-t-il comme un sauveur ou un imposteur ? Pour Petkovic, c’est clair : “Les portes de l’équipe nationale sont toujours ouvertes” aux talents en forme, sans indispensable. France 24 et Le Monde saluent un “Zidane chez les Fennecs“, tandis que des voix critiques rappellent la pression : “Il devra confirmer face à une forte attente et sous le poids d’un nom prestigieux.”
En conclusion, Luca Zidane n’est ni un pur problème ni une solution miracle, mais un pari audacieux dans un contexte de crise au gardienat.