Le sélectionneur Pedro Gonçalves limogé, les raisons

Coup de tonnerre dans le football angolais : la Fédération Anglaise de Football (FAF) a annoncé, ce jeudi 18 septembre 2025, la fin de collaboration avec le sélectionneur portugais Pedro Gonçalves après six ans à la tête des Palancas Negras.

Présentée comme une décision « mutuelle » et « initiative propre » de la FAF, cette séparation intervient à seulement trois mois du coup d’envoi de la CAN 2025 au Maroc, où l’Angola affrontera l’Afrique du Sud, l’Égypte et le Zimbabwe dans le Groupe B. Malgré un bilan historique, l’échec en qualifications pour la Coupe du Monde 2026 semble être la raison principale de ce limogeage.

Le bilan historique de Pedro Gonçalves marqué par des exploits inoubliables

Arrivé en Angola en 2015 pour entraîner les équipes de jeunes, Pedro Gonçalves, 49 ans, a pris les rênes de la sélection A en août 2019, devenant le plus longiligne sélectionneur africain en poste. Son palmarès est éloquent : il est le coach le plus victorieux de l’histoire des Palancas Negras avec 24 victoires en 55 matchs (18 victoires, 22 nuls, 15 défaites).

Parmi ses faits d’armes, la qualification historique pour la CAN 2023 en Côte d’Ivoire, où l’Angola a atteint les quarts de finale pour la première fois, avec une victoire en huitièmes contre le Namibia (3-0) et 7 points en phase de groupes. Il a aussi mené l’équipe au CHAN 2022 et 2024, et remporté la COSAFA Cup en 2024 et 2025, dont un 3-0 en finale contre l’Afrique du Sud cette année.

La FAF, dans son communiqué, rend hommage à cet « héritage » : « Pedro Gonçalves était plus qu’un entraîneur, il était un partenaire, un leader qui a cru au potentiel d’Angola et donné dignité à une sélection qui a osé rêver à nouveau. » Ces succès ont permis de former une génération prometteuse et de redonner confiance à une nation passionnée de football.

L’échec en qualifications Mondial 2026 : la goutte d’eau

Malgré ces accomplissements, la campagne éliminatoire pour la Coupe du Monde 2026 a été un fiasco. L’Angola, dans le Groupe D, a terminé 4e avec seulement 8 points (2 victoires, 2 nuls, 4 défaites), loin derrière l’Algérie (13 points), le Niger (10) et l’Ouganda (9). Des défaites cruciales, comme celle 0-1 contre la Libye en septembre 2025, ont scellé l’élimination. Cette contre-performance, malgré une qualification invaincue pour la CAN 2025, a pesé lourd dans la balance. La FAF, soucieuse de « renouveler la vision » à l’approche de la CAN, a jugé que les récents résultats ne justifiaient pas de prolonger le cycle de Gonçalves.

Des sources rapportent que « la campagne ratée dans les éliminatoires de la Coupe du Monde 2026 » a été le déclencheur, malgré les louanges pour son travail sur la jeunesse et l’identité de jeu. Gonçalves, qui se sentait « angolais » après une décennie au pays, quitte sur un communiqué reconnaissant son « engagement total envers le drapeau national ».

Un timing controversé à trois mois de la CAN 2025

Cette annonce, à 94 jours de la CAN (21 décembre 2025-18 janvier 2026), suscite des interrogations. L’Angola, qualifié haut la main, affronte un groupe relevé avec l’Égypte (double championne), l’Afrique du Sud et le Zimbabwe.

La FAF assure que « le football angolais a un avenir » grâce aux jeunes talents formés sous Gonçalves, et promet un successeur « avec une vision gagnante ». Un intérim pourrait être nommé dans les prochains jours, potentiellement un technicien local pour assurer la transition.

Ce départ rappelle d’autres limogeages en Afrique, comme celui d’Aliou Cissé au Sénégal, et met en lumière les pressions sur les sélectionneurs face aux attentes croissantes.

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