la Tanzanie écrit une page historique sous Hemed Suleiman

Personne ne les attendait, et pourtant, les Taifa Stars ont surpris l’Afrique entière. La Tanzanie, guidée par Hemed Suleiman, a transformé scepticisme et doutes en un récit de résilience, de travail et de foi collective, en atteignant les quarts de finale du CHAN 2024.

Même les observateurs les plus optimistes n’auraient pas parié sur un tel parcours. La Tanzanie, souvent en retrait dans les grandes compétitions africaines, a renversé les pronostics. À domicile, dans une poule relevée, les Taifa Stars ont su être disciplinés, solidaires et audacieux pour s’imposer comme l’une des belles révélations du tournoi. De la reconstruction patiente opérée par Hemed Suleiman à l’éclosion de jeunes talents, c’est une histoire de croyance et d’espoir qui se dessine.

La vision d’un coach déterminé

Hemed Suleiman n’a jamais cessé d’y croire. Alors que son équipe partait de zéro, sans véritable star ni certitudes, il a bâti un groupe solidaire. Loin des projecteurs, il a imposé un plan de jeu et une discipline tactique que ses joueurs ont assimilée progressivement. Dans son discours, il insiste : « Personne ne croyait que nous sortirions du groupe, sauf moi. » Et il avait raison. La Tanzanie a terminé en tête du groupe B avec une qualification historique.

Suleiman ne parle pas seulement de football, il parle de reconstruction. Quand il a pris les rênes, l’équipe nationale était en ruines. Il a relevé le défi de tout rebâtir, pierre par pierre. Aujourd’hui, son projet s’impose comme une référence de patience et de persévérance sur le continent.

Une génération qui ose

Au cœur de cette aventure, des noms émergent. Mzize Francis, jeune attaquant au parcours atypique, est l’un des visages de cette renaissance. Longtemps ignoré, il a bénéficié de la confiance totale de son sélectionneur. Suleiman l’a soutenu, même psychologiquement, au point que le joueur le considère comme « un père ». Sa montée en puissance symbolise cette équipe tanzanienne : des joueurs que personne n’attendait, devenus des héros nationaux.

Le gardien Yakoub est une autre révélation. Choisi au détriment de plus expérimentés, il a gardé sa cage inviolée tout au long des phases de groupes. Ses arrêts décisifs ont permis à la Tanzanie d’éviter bien des pièges. Pour le coach des gardiens, Osama Hamdan, ce choix était une évidence : « Il a les qualités d’un grand et il l’a prouvé. »

Ces histoires individuelles nourrissent la dynamique collective. Chaque joueur incarne la progression d’une sélection qui s’écrivait jusque-là en marge de l’histoire africaine.

Au-delà du CHAN : le projet est national

Ce succès ne se limite pas au CHAN. La Tanzanie s’est qualifiée pour la CAN pour la deuxième fois consécutive, un exploit inédit. Elle reste également en course dans les qualifications pour la Coupe du Monde 2026, occupant actuellement une place intéressante dans son groupe. Le CHAN agit donc comme un catalyseur d’ambitions, confirmant que le football tanzanien prend une nouvelle dimension.

Suleiman le dit lui-même : le football est un projet à long terme. Les résultats obtenus traduisent une progression visible, mais aussi la foi retrouvée d’un peuple en son équipe nationale. Le public, autrefois sceptique, remplit désormais les stades et suit avec passion les prestations des Taifa Stars.

Le Maroc, un défi de taille

La route est encore longue. En quarts de finale, la Tanzanie affrontera le Maroc, double tenant du titre. Sur le papier, le duel semble déséquilibré. Mais les Taifa Stars abordent ce choc avec confiance. « Nous respectons le Maroc, mais nous n’avons pas peur », affirme Suleiman. L’atmosphère au stade Benjamin Mkapa promet d’être électrique, portée par un peuple désormais convaincu que tout est possible. Ce match sera un test grandeur nature pour mesurer la progression réelle de cette équipe.

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