Niger – Guinée : duel d’ambitions et miroir de rivalités

Ce lundi à Kampala, deux nations s’avancent comme des ombres portées sur le mur du CHAN. Le Niger et la Guinée ne s’affrontent pas seulement pour trois points, ils se défient dans une quête de continuité et de renaissance. Harouna Doula, fidèle à lui-même plante le décor en conférence d’avant match : « Bien démarrer, c’est vital. On veut écrire une page qui reste. » Face à lui, Kanfory Bangoura, tout aussi tranchant dans ses mots, s’inscrit dans la même ligne : « On est venus pour frapper fort. Ce tournoi, on veut le traverser en conquérants. » Les hostilités sont donc lancées avant même le coup d’envoi dans le groupe C.

Une rivalité marquée de silences mais bien équipé

Depuis 2012, trois confrontations officielles ont opposé les deux nations. Le bilan est clair, une victoire chacun et un nul. Le souvenir le plus vif reste ce 2-2 incandescent au CHAN 2016, où le Niger avait cru tenir la victoire avant de voir la Guinée revenir au score. Aujourd’hui, les pions ont changé mais l’ambition reste intacte. Le Niger, demi-finaliste inattendu en 2022, veut prouver que ce n’était pas un accident. La Guinée quant à elle, troisième en 2020, avance avec la certitude tranquille des habitués.

Deux philosophies de jeu, un même objectif

La Guinée veut dominer par le jeu, construire patiemment, étirer les lignes. Morlaye Sylla, chef d’orchestre du Horoya AC, et Yakhouba Gnagna Barry, attaquant aux courses tranchantes, incarnent cette volonté de contrôle. De l’autre côté, le Niger, lui, préfère le jeu vertical, les transitions rapides et la discipline tactique. Moussa Issa Djibrilla, créatif au milieu, et Amadou Wonkoye, vétéran de l’attaque, sont les éclaireurs d’un plan pensé pour frapper là où ça fait mal. D’ailleurs, Mohamed Abdourahmane, capitaine au calme solide, résume l’état d’esprit : « On a bien travaillé à Niamey et Douala. L’équipe est jeune, mais déterminée »

Les points clés d’un match à enjeu

Dans ce genre de match, les détails sont des pièges. Le Niger l’a prouvé en qualifications, éliminant le Togo grâce à un but à l’extérieur. La Guinée, elle, a montré sa puissance offensive en écrasant la Guinée-Bissau 6-2 sur deux manches. Les chiffres en ouverture penchent légèrement vers le Syli : une victoire et un nul sur les trois derniers débuts de CHAN. Le Niger n’a qu’un succès lointain, contre le Zimbabwe en 2011. Avec l’Algérie, l’Ouganda et l’Afrique du Sud en embuscade, chaque faux pas peut coûter cher. Un succès au Mandela National Stadium serait déjà plus qu’un bon départ. Les deux équipes se connaissent, se respectent, mais ne se feront aucun cadeau sur le chemin de la quête du sacre local.

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