5 leçons à tirer de la CAN Féminine 2024

La CAN Féminine 2024, disputée du 5 au 26 juillet 2025 au Maroc, a couronné les Super Falcons du Nigeria pour la dixième fois, après une finale épique remportée 3-2 contre les hôtes marocains. Ce tournoi, marqué par des performances éclatantes et des défis structurels, offre cinq leçons majeures pour l’avenir du football féminin africain.

1. La domination incontestée des Super Falcons

Les Super Falcons ont réaffirmé leur statut de force dominante en s’adjugeant un dixième titre, un record continental. Elles ont surpassé des nations comme les États-Unis ou le Brésil dans leurs propres confédérations. Leur campagne, sans but encaissé jusqu’aux demi-finales et avec des victoires éclatantes comme un 5-0 contre la Zambie, montre une profondeur d’effectif et une tactique affûtée sous Justin Madugu.

Avec des stars comme Rasheedat Ajibade (meilleure joueuse) et Chiamaka Nnadozie (meilleure gardienne), le Nigeria a prouvé qu’aucune équipe africaine ne peut encore rivaliser sur la durée.

2. Une qualification à la Coupe du Monde à repenser

La CAN servant de qualification directe à la Coupe du Monde féminine pose problème. En 2024, la Zambie, une équipe prometteuse, a été éliminée tôt par le Nigeria, compromettant ses chances mondiales. Avec la prochaine CAN en 2026 qualifiant pour 2027, le format actuel, sans seeding clair ni voie dédiée, risque d’éliminer des outsiders précocement.

La CAF devrait s’inspirer d’autres confédérations avec un système basé sur les classements FIFA et des qualifications séparées pour préserver la compétitivité.

3. Les récompenses manquent de justice

Les distinctions post-tournoi ont favorisé les Nigérianes, avec quatre joueuses dans l’équipe type et des titres pour Ajibade et Nnadozie. Cependant, Esther Okoronkwo, avec 8 contributions directes (2 buts, 6 passes), a été éclipsée, suggérant un biais vers la notoriété ou les prix par match plutôt que les stats globales..

4. Le Maroc, un rival en émergence

Le Maroc, finaliste pour la deuxième fois consécutive, a montré une progression fulgurante grâce à des investissements massifs, une ligue domestique renforcée et un coaching d’élite. Menant 2-0 en finale avant de s’incliner, les Atlas Lionesses, portées par Ghizlane Chebbak, sont désormais une menace sérieuse. Avec la CAN 2026 à domicile, elles pourraient renverser la hiérarchie.

5. Une croissance à accompagner

Malgré des matchs captivants, la CAN 2024 a souffert de faibles affluences, d’une couverture médiatique limitée et d’un chevauchement avec l’Euro féminin, diluant son impact. Les conditions hôtelières indignes du Nigeria et les écarts de primes (500 000 $ pour le finaliste féminin contre 4 millions pour les hommes) soulignent un manque d’investissement.

Cependant, la résilience d’équipes comme le Sénégal ou la Tanzanie (premier point historique) indique une montée en puissance. La CAF devrait investir davantage pour égaler le talent des joueuses.

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