l’Afrique n’a pas tenu son rang…le bilan d’un échec collectif.

Lorsque la Coupe du Monde des Clubs débutait le dimanche 15 juin aux États-Unis, l’Afrique nourrissait de grands espoirs…mais à l’arrivée, elle repart sans gloire. Aucun des quatre clubs représentant le continent : Al Ahly (Égypte), Wydad Casablanca (Maroc), Espérance de Tunis (Tunisie) et Mamelodi Sundowns (Afrique du Sud), n’a réussi à franchir la phase de groupes. Une véritable désillusion pour des formations pourtant meilleures au plan local, bien préparées et ambitieuses, mais qui ont manqué de répondant au plus haut niveau. Malgré les renforcements d’équipe, les stages de préparation intensifs, et les investissements réalisés, les représentants du continent ont sombré face à la sévérité et au rythme imposé par leurs homologues européens, sud-américains ou asiatiques. Ce constat est d’autant plus douloureux qu’il ne s’agit pas d’un manque de talent individuel, mais bien d’un écart structurel dans l’organisation, la stratégie de jeu et la gestion des matchs à haute intensité. L’Afrique espérait briller sur cette scène, mais en ressort bredouille, sans le moindre exploit.

Les résultats sont sans appel. Aucun club africain n’a terminé dans les deux premières places de son groupe. Pourtant certaines équipes ont affiché des performances honorables sur le plan statistique, mais trop faibles pour espérer une qualification. Le Mamelodi Sundowns a été le plus convaincant, avec une victoire (1-0 contre Ulsa), un match nul (0-0 contre Fluminense) et une courte défaite spectaculaire (4-3 face au Borussia Dortmund). Avec 4 points et une différence de buts neutre (4 marqués, 4 encaissés), les Sud-Africains peuvent sortir la tête haute, fières de ce qu’ils ont produit. L’Espérance de Tunis, malgré une belle victoire face à Los Angeles FC (1-0), n’a pas résisté à Flamengo (0-2) ni à Chelsea (0-3), et termine avec 3 points et un seul but inscrit. Al Ahly, géant du continent, s’est contenté de deux nuls (0-0 contre Inter Miami, 4-4 face à Porto) et une défaite face à Palmeiras (0-2), pour 2 points au compteur. Malgré 4 buts marqués, ils en ont encaissé 6. Enfin, le Wydad Casablanca, a totalement sombré avec trois défaites (0-2 face à Manchester City, 1-4 contre la Juventus et 1-2 contre Al-Ain). Zéro point, huit buts encaissés, deux marqués, un parcours catastrophique. Au final, aucune de ces formations ne transforme ses intentions en résultats tangibles. Trop d’erreurs, un manque de constance, une fébrilité tactique… autant de faiblesses qui ont condamné les clubs africains à l’échec dès la phase de groupes.

Une participation peu rentable : l’échec sportif pèse sur les finances..

Au-delà de la déception sportive, cette élimination précoce a également un impact financier direct pour les clubs engagés. La FIFA avait fixé une prime de 2 millions de dollars par victoire et 1 million par match nul en phase de groupes. À ce titre, seuls Sundowns (1 victoire, 1 nul = 3 millions $), Espérance (1 victoire = 2 millions $) et Al Ahly (2 nuls = 2 millions $) ont pu récolter une part variable. Le Wydad Casablanca, avec trois défaites, quitte la compétition sans le moindre dollar lié à la performance. Néanmoins, tous ces clubs bénéficient de la prime fixe de 9,55 millions de dollars attribuée par la FIFA à chaque participant. Si cette manne permet d’équilibrer quelque peu les budgets, elle ne compense pas le manque à gagner en cas de parcours prolongé. Pire, ces sommes risquent d’être absorbées par les coûts logistiques, les primes aux joueurs, et les investissements réalisés pour cette compétition. En somme, l’Afrique n’a pas su transformer sa présence en gains sportifs et financiers. Un double revers lourd de conséquences pour les clubs et leurs supporters.

Quel cap pour le football africain après l’échec ?

Face à cet échec, il ne s’agit pas de se lamenter mais de tirer les leçons nécessaires. Ce revers doit être le point de départ d’un véritable renouveau si les instances africaines, les clubs et les fédérations acceptent de faire leur autocritique et de s’engager dans une réforme profonde. Le rendez-vous est d’ores et déjà pris pour la prochaine édition. Mais il faudra revenir avec bien plus que des promesses. L’Afrique devra miser sur une planification rigoureuse, renforcer la préparation de ses clubs sur les plans technique et mental, s’entourer de techniciens expérimentés et privilégier la continuité dans les projets sportifs. Le public, lui, ne demande qu’à rêver. Le continent regorge de passion, de ferveur, et de talents bruts. Encore faut-il les encadrer, les canaliser et les faire progresser ensemble. En 2029, les clubs africains auront une nouvelle chance d’écrire une histoire différente. Pas pour faire de la figuration ou du tourisme sportif, mais pour incarner enfin un football africain respecté sur la scène mondiale. Ce défi dépasse les simples résultats, c’est toute une génération de jeunes joueurs, d’entraîneurs, de supporters qui doivent travailler pour ce réveil. Mais pour espérer rivaliser, il faudra passer à un autre palier, à tous les niveaux par le travail, la rigueur et l’ambition.

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