
MC Alger sur le trône, la gloire endeuillée d’un sacre tragique
Ce samedi restera longtemps gravé dans les mémoires algériennes. Le rideau est tombé sur la saison 2024–2025 de Ligue 1 Mobilis, livrant son dernier souffle dans une atmosphère teintée à la fois d’euphorie et de deuil. Au terme d’un marathon de 30 journées riches en rebondissements, le MC Alger a été sacré champion d’Algérie pour la neuvième fois de son histoire, confirmant sa suprématie retrouvée sur la scène nationale. Mais ce sacre, tant attendu par tout un peuple vert et rouge, a été assombri par un drame survenu en tribunes, rappelant la fragilité de la frontière entre joie et tragédie.
Le Mouloudia poursuit sa renaissance, la JSK s’incline dans l’honneur
Tenant du titre après un retour glorieux la saison dernière, le MC Alger a survolé l’exercice en cours avec une rigueur impressionnante et une régularité qui force le respect. Le club algérois avait déjà sécurisé son titre dès l’avant-dernière journée, profitant du match nul entre ses dauphins, la JS Kabylie et l’ES Mostaganem, scellant ainsi le sort de ses poursuivants. Pour cette ultime journée, les protégés de Patrice Beaumelle pouvaient donc aborder la rencontre face au NC Magra sans pression excessive. Ce fut un match sans éclat, conclu sur un score nul et vierge et joué dans un Stade du 5 Juillet partagé entre l’impatience des festivités à venir et les murmures d’un malaise encore indicible. La JS Kabylie, quant à elle, a fait le travail en s’imposant 1-0 contre l’ASO Chlef. Un succès important, mais insuffisant pour rattraper les deux points de retard qui la séparent du sommet. Les Canaris terminent ainsi deuxièmes avec les honneurs, auteurs d’une saison remarquable.
L’ère post-Belaïli : le triomphe du collectif
Alors que l’an passé, le MC Alger avait construit son sacre autour d’un joueur providentiel en la personne de Youcef Belaïli, meilleur buteur et passeur du championnat, cette saison consacre une équipe plus soudée, plus mature, et surtout capable d’évoluer sans dépendance individuelle. Sous la houlette d’un entraîneur pragmatique et d’un effectif équilibré, le Mouloudia s’est imposé comme une machine bien huilée, capable de maîtriser ses temps forts comme ses périodes de doute. Le palmarès du club s’enrichit ainsi d’un neuvième titre national, après ceux décrochés en 1972, 1975, 1976, 1978, 1979, 1999, 2010 et 2024, confirmant l’entrée dans une ère de continuité et d’ambitions durables.
La fête brisée : une barrière, un drame
Le moment tant attendu de la remise du trophée devait symboliser l’apothéose d’une saison maîtrisée. Malheureusement, tout bascule lorsque l’une des barrières de la tribune supérieure cède sous la pression de la foule en liesse. Un homme perd la vie, plusieurs autres sont blessés dans le chaos. Les images capturées et diffusées témoignent de l’ampleur de l’événement et plongent la scène dans un silence pesant. Les célébrations sont aussitôt suspendues, laissant place au recueillement. Le football, une fois encore, rappelle qu’il ne peut être sourd aux cris venus des gradins.