
Toko Ekambi, le bourreau de Blida : confidences d’un héro maudit
Le 29 mars 2022, une nuit de football s’est transformée en cauchemar pour l’Algérie et en triomphe pour le Cameroun. Cette date résonne encore, gravée dans la mémoire de milliers de supporters, un soir où l’espoir s’est brisé en une fraction de seconde. Dans l’enceinte du stade Mustapha Tchaker, les Fennecs croyaient tenir leur qualification pour le Mondial. La tension était palpable, chaque minute qui s’écoulait renforçait leur conviction qu’ils allaient rejoindre le Qatar. Mais à la dernière respiration du match, un éclair venu de nulle part a foudroyé leurs ambitions. Karl Toko Ekambi, en une action décisive, a fait basculer l’histoire, réduisant au silence un stade entier et plongeant une nation dans l’incompréhension.
Une blessure qui ne se referme pas
Plus de trois ans ont passé, mais les émotions restent intactes. Ce soir du 29 mars 2022, le Cameroun accomplit un exploit monumental, renversant l’Algérie au bout du suspense dans l’atmosphère suffocante du stade Mustapha Tchaker. À la 124ème minute, alors que le public était encore en train de célébrer le Mondial qu’il croyait acquis, un dernier frisson électrisa la pelouse, une onde de choc traversa le stade, et Karl Toko Ekambi acheva le rêve algérien.
Dans un échange récent, l’attaquant camerounais, aujourd’hui libre de tout contrat, livre une anecdote qui illustre à quel point cette victoire fut marquante bien au-delà du terrain : « C’était dingue ! Après le match, même mes potes algériens, des gars de mon quartier, ne me répondaient plus ! Pendant une semaine, silence radio. Je les comprends, ils étaient furieux. »
Un dénouement impitoyable et un souvenir impérissable
Ce scénario aurait pu être écrit par un dramaturge tant il était cruel. Les Fennecs, battus 1 but à 0 à l’aller à Douala, comptaient sur Blida pour faire valoir leur statut. Depuis des années, ce stade était leur forteresse, un sanctuaire inviolé. Lorsque Touba égalisa à la 118 ème minute, l’extase gagna les tribunes, une euphorie collective envahissait le stade. L’Algérie tenait son billet pour le Qatar. Mais la foi des Lions Indomptables ne vacillait pas. Ils y croyaient encore. Sur une ultime touche anodine, une passe en retrait et un instinct de buteur affûté, Toko Ekambi refroidit tout un stade. « Martin Hongla me dit que je vais marquer. Moi, j’étais rincé, mais je le sentais. Je savais que ça allait rentrer« , confie t-il.
Une frappe chirurgicale du plat du pied, un dernier frisson, puis le néant. Résultat, 2 buts 1 pour le Cameroun. Ce n’était plus un match. C’était une tragédie sportive. Depuis cette nuit-là, les fantômes du 29 mars 2022 hantent encore une partie des supporters algériens. Dans les réseaux sociaux, dans les discussions passionnées, cette élimination reste une plaie ouverte, un moment qu’aucun ne pourra oublier. Karl Toko Ekambi, lui, garde le sourire. Il sait qu’il n’a pas seulement marqué un but : il a marqué l’histoire.