La VAR est-elle une solution miracle pour les championnats subsahariens ?
Lors d’un entretien, Yacine Idriss Diallo, président de Fédération ivoirienne de football a annoncé dès la saison 2024-2025 que la Ligue 1 Côte d’Ivoire sera équipée de la technologie VAR. Une déclaration qui suscite moult réactions d’incompréhension au regard des nombreux défis qui subsistent en Afrique.
En liminaire, il importe de préciser que la VAR n’est pas une mauvaise chose en soi. L’introduction de la VAR (assistance vidéo à l’arbitrage) dans les championnats africains, et plus particulièrement en Côte d’Ivoire, est une initiative significative qui vise à améliorer l’équité et la précision des décisions arbitrales. Cependant, considérer la VAR comme une trouvaille miracle pour solutionner les nombreux défis de foot africain semble une mesure peu appropriée pour juguler la crise.
Les contraintes financières liées à la VAR face aux défis réels
Au prime abord, la mise en place de la VAR nécessite un investissement colossal en termes de technologie et de formation des arbitres. Cela peut représenter un défi pour de nombreux pays africains où les ressources financières et techniques sont limitées. Selon des informations de sources concordantes, la VAR pourrait envoisiner 1 million d’Euro sur une saison. Une manne financière suffisante pour investir dans la compétitivité et l’exposition internationale. La visibilité internationale du football africain est médiocre même s’il faut admettre que le championnat ivoirien fait des efforts via des matchs qui passent par moment sur Canal +. Que les championnats au sud du Sahel reçoivent moins d’attention médiatique et de couverture est une réalité et on devrait travailler à changer les choses. De plus, les salaires sont dérisoires, les soins aux joueurs et la nutrition ne sont pas toujours ce qui devrait être. De façon plus globale, beaucoup de stades et terrains de jeu ne répondent pas aux normes internationales, ce qui affecte la qualité du jeu et la sécurité des joueurs, à cela s’ajoute le manque d’installations d’entraînement modernes et bien équipées qui limite le développement des joueurs et des équipes. Il y a aussi un manque de programmes de formation bien structurés et de centres de développement des jeunes talents. Bref les problèmes sont légion et la VAR apparaît comme du superflu.
Les contraintes techniques de la VAR et les nouvelles habitudes
Il convient de notifier qu’avec la VAR, il faut l’acceptation de nouvelles habitudes et la formation des arbitres aux nouvelles règles et à l’utilisation. Les joueurs et les fans doivent être aussi sensibilisés à la VAR. Cette transition peut parfois être longue et complexe. Même avec la VAR, certaines décisions peuvent rester controversées, car elles impliquent souvent une interprétation subjective des règles du jeu. Elle ne supprime pas totalement les débats sur certaines décisions.
Enfin son utilisation peut ralentir le jeu et interrompre le rythme des matchs, ce qui peut être frustrant pour les joueurs et les spectateurs. Ceci s’observe déjà notamment dans les ligues nord-africaines. L’introduction de la VAR en Côte d’Ivoire et dans d’autres championnats africains est certes un pas dans la bonne direction pour améliorer l’arbitrage et la justice dans le football. Cependant, ce n’est pas une solution miracle. Il est crucial de continuer à investir dans la formation et les infrastructures, ainsi que de gérer les attentes des différents acteurs du football. La VAR doit être intégrée de manière réfléchie et adaptée aux réalités locales pour être véritablement efficace.